Les informations laissent peu de place au doute : Joe Biden a abandonné la course à la présidence contre son gré. Analyse.
Joe Biden a été renversé « par un coup d’État, comme dans une république bananière », écrit sur X (ex-Twitter) le milliardaire américain David Sacks. De fait, les théories du complot inspirées du retrait de Joe Biden de la course présidentielle abondent ces derniers jours sur ce réseau social.
C’est le propriétaire de X, Elon Musk en personne, qui a pris la tête des complotistes. « La semaine dernière, j’ai entendu dire qu’il se retirerait exactement à cette date et à cette heure », écrit-il. « C’était largement connu à Washington. Les gens qui tiennent réellement le pouvoir renoncent à cette vieille marionnette en faveur d’une autre qui a plus de chances de duper le public. Ils ont peur de Trump, car il n’est pas une marionnette. »
Un coup organisé par Pelosi et Obama
Tom Cotton, sénateur de l’Arkansas, développe la même opinion : « Joe Biden a cédé au coup organisé par Nancy Pelosi, Barack Obama et les donateurs de Hollywood ignorant les millions de votes primaires des Démocrates ». Le sénateur de l’Arizona, Paul Gosar, s’est montré laconique : « Le coup d’État est terminé. »
Effectivement, les circonstances dans lesquelles Joe Biden s’est retiré de la course présidentielle prêtent à penser qu’il a agi, probablement, contre son gré.
Bien que la pression sur le président américain âgé de la part de certains responsables clés du Parti démocrate et des donateurs du parti, qui ont gelé le financement de sa campagne électorale ou ont menacé de le faire, n’a cessé d’augmenter depuis le débat Biden-Trump du 27 juin, Biden n’a jamais laissé entendre qu’il pensait se retirer.
Certes, bon nombre de médias ont bien publié des informations privilégiées selon lesquelles dans ses conversations privées Biden se serait montré enclin à renoncer à la réélection, mais l’authenticité de ces renseignements est douteuse, les sources étant toujours restées anonymes. On pourrait tout autant suggérer qu’il s’agissait d’une campagne médiatique pour préparer les Américains au « renoncement » du président lequel ne soupçonnait même pas qu’il envisageait, à ce qu’il paraît, de céder la place aux jeunes.
Le QG de campagne de Biden pris au dépourvu
Le fait que le QG de campagne de Biden ait appris post factum sa décision de se retirer pourrait être une confirmation de cette supposition. Lors de la matinale de l’émission dominicale « Face the Nation » sur la chaîne CBS, le co-président du QG de campagne de Biden, Cedric Richmond, avait de nouveau confirmé que le président avait l’intention d’accepter sa nomination par le Parti démocrate, de se battre et de remporter la victoire.
« Je pense que certains doivent entendre encore une fois qu’il a pris sa décision. Il sera candidat et le prochain président », a déclaré Richmond avec confiance.
Deux heures plus tard, le président publiait sur X un communiqué indiquant qu’il se retirait de la course, avant d’informer les responsables du QG de campagne de sa décision. Ce fut comme un coup de tonnerre pour ses associés les plus proches. « Jusque-là, il était absolument clair qu’il se portait candidat », a confié l’un d’eux cité par CNN.
Une signature
Ainsi, testé positif au Covid-19, contraint au confinement dans sa résidence du Delaware et coupé de ses plus proches partisans, Biden a changé soudainement d’avis et, sans en informer même le président de son QG de campagne, a publié sur internet un communiqué sur le retrait de la course électorale.
D’ailleurs, la signature sur le document ne ressemble pas exactement à celle du président américain bien connue du public. Ce qui a engendré une nouvelle théorie du complot : ce n’est pas Biden qui a écrit le communiqué et la signature est falsifiée. Les médias ont qualifié cette idée de bizarre.
Après la tentative d'assassinat contre Trump, les Etats-Unis plongent dans l'incertitude
Pourtant, il est à noter que cette théorie a un certain nombre de partisans, y compris le sponsor de Trump, le milliardaire Bill Ackman. Au regret des organisateurs du « renoncement », celui-ci n’est pas parvenu à stabiliser la situation politique interne aux États-Unis, bien qu’il ait aidé à résoudre quelques problèmes urgents, par exemple à dégeler le financement de la campagne médiatique des Démocrates de la part des principaux donateurs. Mais l’ombre maléfique du coup d’État planant au-dessus des États-Unis est encore un signe d’aggravation de turbulences n’ayant rien à voir avec le processus politique normal.
Si l’on y ajoute la récente tentative d’assassinat contre le candidat à la présidence du parti républicain, Donald Trump qui a échappé à la mort par un heureux hasard, et l’incertitude dans le camp des démocrates en désaccord sur le nominé du Parti démocrate, on en conclura que les États-Unis traversent aujourd’hui l’une des périodes les plus instables et les plus fragiles de leur histoire, du moins de ces 60 dernières années.