La montée du Front National est-elle inévitable après les attentats du 13 novembre ? Le directeur de la publication de Valeurs Actuelles Yves de Kerdrel partage son avis avec RT France.
Aux odieux attentats du 13 novembre, les pouvoirs publics répondent toujours par le «pas d’amalgame» et par une fausse unité nationale. Mais les Français en ont assez. Ce qu’ils veulent c’est être défendus, protégés et vengés.
Rien n’a été mis en œuvre par les pouvoirs publics pour lutter contre cette menace venant de l’Etat islamique
La France, et notamment sa capitale, ont été frappées de manière odieuse par les horribles attentats du 13 novembre. Bien sûr il y a un temps pour le deuil. Il y a un temps pour la compassion avec les familles des victimes. Il y a un temps pour la sidération après cette attaque d’une violence inouïe. Il y a aussi un temps pour l’admiration et la reconnaissance que nous devons aux policiers et gendarmes qui ont neutralisé la plupart des terroristes et pour les professionnels de santé qui ont accompagné et soigné des centaines de blessés.
Mais il y a aussi un temps pour la colère. Depuis les attentats de janvier dernier rien n’a été mis en œuvre par les pouvoirs publics pour lutter contre cette menace venant de l’Etat islamique. Le juge Trevidic, qui a été pendant dix ans l’un des meilleurs spécialistes de la lutte anti-terrorisme en France l’a confié sur France Inter en début de semaine. Nos services de renseignements étaient à la fois sourds, aveugles et muets. Ils se sont montrés incapables d’empêcher des jeunes Français de rejoindre la Syrie pour se battre aux côtés de Daesh. Ils se sont montrés encore plus incompétents pour repérer et suivre ceux qui revenaient de Syrie avec le projet de semer la terreur. C’est ainsi que l’on a appris cette semaine que le cerveau des attentats était tranquillement en France depuis deux mois, arrivé au milieu du flot des migrants. Ce qui lui a laissé le temps de mettre au point son plan morbide du 13 novembre dernier.
Au delà des failles et des erreurs des services de renseignement, une colère plus profonde, plus diffuse et plus violente émane d’un très grand nombre de Français. Après le 11 janvier dernier on leur avait dit qu’il n’y avait pas de problème avec l’islam en France, qu’il fallait trouver avec cette communauté une façon de vivre intelligemment ensemble, et qu’il fallait éviter tout amalgame entre islamisme et islam. Bien sûr la plupart des 8 millions de musulmans de France aspirent à vivre en paix. Mais beaucoup refusent l’assimilation et rejettent l’identité française en se radicalisant, en portant ostensiblement le niqab, et en retournant à la Mosquée qu’ils avaient souvent délaissées pour entendre des prêches de plus en plus virulents.
De plus en plus de Français sont tentés par le vote Front national
Ce n’est donc pas une surprise si la France d’après le 13 novembre voit le Front National progresser dans toutes les enquêtes d’opinion. A tel point que le parti de Marine Le Pen est aujourd’hui bien placé pour gagner deux régions le 13 décembre prochain. De plus en plus de Français sont tentés par le vote Front national non pas parce qu’ils voient là une solution, mais plutôt un exutoire et parce qu’ils reconnaissent à ce parti d’avoir soulevé ce problème de la sécurité, de l’identité, et de l’immigration avant tous les autres. Surtout la fausse unité nationale créée par ces attentats et la récupération politique orchestrée par François Hollande entrainent chez eux un légitime sentiment de dégoût. La France a été attaquée et les Français veulent qu’elle riposte. Mais qu’elle en finisse avec «l’esprit de Charlie», le «pas d’amalgame» et l’insipide «vivre-ensemble» !
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