Émeutes en Serbie : l’hypocrite «ordre fondé sur des règles» de l’Occident en action

Émeutes en Serbie : l’hypocrite «ordre fondé sur des règles» de l’Occident en action© ANDREJ ISAKOVIC Source: AFP
Un manifestant lance un projectile en direction de policiers à l’intérieur du bâtiment du conseil municipal de Belgrade, lors d’une manifestation, le 24 décembre 2023 (photo d'illustration).
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À Belgrade comme partout ailleurs, «l’ordre fondé sur des règles» signifie que ceux qui ont la bénédiction de Washington et de Bruxelles ne peuvent rien faire de mauvais, estime le journaliste Nebojsa Malic.

Le principal problème de l’ordre dit fondé sur des règles tant vantées par l’Occident est que lesdites «règles» ne cessent de changer. Prenez, par exemple, l’émeute du 24 décembre au soir à Belgrade, lors de laquelle des sympathisants de «l’opposition civique démocratique pro-occidentale» ont tenté de pénétrer dans l’hôtel de ville et de se déclarer vainqueurs des récentes élections municipales.

Au moins 2 000 manifestants se sont rassemblés devant le bâtiment connu sous le nom de «Vieux palais», ils ont brisé ses portes en verre et ont tenté de pénétrer à l’intérieur. La police anti-émeute a tenu la ligne, a utilisé des gaz lacrymogènes pour les repousser, puis des matraques pour disperser la foule.

Selon l’opposition, les manifestants n’ont fait que protester pacifiquement contre une élection «volée» et contre le régime «tyrannique», qui a incité les policiers à briser les portes afin d’avoir une excuse pour se livrer à des actes de brutalité.

Apparemment, les manifestants n’ont pas reçu le mémo de La Démocratie – c’est-à-dire des États-Unis – datant du 6 janvier 2021 [jour de l'assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump, NDLR] et précisant que toute remise en question des résultats électoraux transforme l’individu en un «négationniste» pénalement responsable, tandis qu’enfoncer les portes d’un bâtiment gouvernemental équivaut à une «insurrection mortelle» permettant à la police d’utiliser sans discernement la force meurtrière.

Étant donné que ces manifestants idolâtrent les États-Unis et n’aimeraient rien d’autre que d’être sous leur domination, il semble équitable que les règles américaines s’appliquent également à eux.

Emeute le 24 décembre au soir à Belgrade : les manifestants tentent de forcer la porte de l'hôtel de ville

Toutefois, ces manifestants s’appuyaient sur un précédent américain quelque peu différent : la révolution de couleur qui a porté leur idéologie au pouvoir en Serbie le 5 octobre 2000. À l’époque, une coalition «pro-démocrate» hétéroclite, réunie par l’ambassade des États-Unis, entraînée par la fondation National Endowment for Democracy (NED) et financée par des «valises pleines d’argent» passées en contrebande à travers la frontière, a pris d’assaut le Parlement, mis le feu aux urnes et affirmé qu’elle avait en fait remporté l’élection présidentielle. La tactique a fonctionné et a été répétée en Géorgie (2003) et en Ukraine (2004 et 2014), entre autres. Imaginez donc leur choc lorsque l’ambassadeur américain à Belgrade les a désavoués !

Les manifestants désavoués par l'ambassadeur américain

«La violence et le vandalisme contre les institutions de l’État n’ont pas leur place dans une société démocratique», a déclaré sur X (anciennement Twitter) Christopher Hill. «Les griefs doivent être exprimés par des moyens légaux, pacifiques et non violents.»

«Dans les heures et les jours à venir, les dirigeants et les citoyens serbes doivent s’en souvenir : la légitimité des processus démocratiques dépend de la transparence et de la volonté de toutes les parties, si elles gagnent ou perdent, de respecter la volonté du peuple telle qu'elle est exprimée via les urnes.»

«Tous les citoyens serbes ont le droit d’être entendus et la responsabilité d’exprimer leurs opinions politiques pacifiquement et sans recourir à la violence», a ajouté Hill.

La violence politique était donc acceptable en Serbie en 2000 – et aux États-Unis en 2020, selon certaines personnes – mais pas aujourd’hui, selon l’ambassadeur Hill, qui s’impose en arbitre compétent en la matière, même si, sur le papier, il n’est qu’un simple ambassadeur lié par la Convention de Vienne.

Le mouvement «La Serbie contre la violence»... a usé de la violence

Les «démocrates libéraux pro-occidentaux» en Serbie – qui, une fois de plus, idolâtrent le pays de l’ambassadeur Hill et rêvent de servir ses moindres caprices – semblent ne pas le comprendre. L’ironie de recourir à la violence politique tout en étant baptisé «La Serbie contre la violence» et en instrumentalisant de manière morbide la mort d’enfants dans une école primaire lors d’une fusillade de masse en mai leur échappe totalement.

La semaine dernière, ils ont enduré leur défaite électorale en insultant les électeurs qu’ils jugent trop stupides, grossiers et primitifs pour apprécier leur grandeur – c’est-à-dire quand ils ne mentaient pas sur les 40 000 Serbes de Bosnie qui se seraient présentés pour voter illégalement en Serbie. Ces gens semblent certainement aussi épais que le mur de la forteresse de Belgrade.

Mais la blague pourrait bien se retourner contre nous autres. En effet, alors que le gouvernement et l’opposition à Belgrade sont obsédés par les élections, le régime albanais soutenu par les États-Unis dans la province sécessionniste du Kosovo détruit des cimetières serbes, s’empare illégalement d’églises et, de manière générale, refuse de respecter les accords signés. Car, une fois de plus, «l’ordre fondé sur des règles» signifie que ceux qui ont la bénédiction de Washington et de Bruxelles ne peuvent rien faire de mauvais.

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