Pour la diffusion du doc «Crise de l’eau, un avertissement venu d’Inde», Samantha Ramsamy reçoit J-C Maréchal, directeur de Recherche au Bureau de recherches géologiques et minières et A. Richard, consultante en sociologie et gouvernance de l’eau.
Audrey Richard rappelle que «la spécificité climatique de l’Inde, c’est la mousson, c’est-à-dire que la pluie ne vient qu’une partie de l’année et qu’il faut stocker l’eau pour l’utiliser le reste de l’année». Cette crise cependant est récente et, comme l’explique Jean-Christophe Maréchal, «par-dessus la problématique climatique, il y a une problématique importante d’augmentation de la demande en eau, liée au développement démographique du pays».
Pour Jean-Christophe Maréchal, il faut aussi lier cette crise à la Révolution verte. Durant cette période, située dans les années 1960, l’Inde a changé sa politique agricole et, selon l’expert, «l’Inde a développé une utilisation vraiment extensive de l’eau souterraine au point qu’on compte maintenant 25 millions de puits pompés, soit six fois plus que la Chine».
Les deux spécialistes s’accordent pour dire que cette crise a aussi une dimension politique : «la vraie question, c’est la politique agricole du pays : l’Inde est un gros exportateur de blé, de riz et viandes bovine, ainsi, si on fait un bilan virtuel des échanges d’eau à l’échelle mondiale, l’Inde est le plus gros exportateur d’eau», explique Jean-Christophe Maréchal.
Selon Audrey Richard, il faut des «solutions alternatives qui sont souvent des systèmes traditionnels. Mais, l’exigence de ces systèmes, c’est qu’ils sont collectifs et ça demande toute une organisation». La consultante conclut en estimant que «la dimension sociale et politique de la gestion de l’eau doit être maintenant prise en compte».