Samantha Ramsamy reçoit Philippe Verdier journaliste et consultant environnement. Interviewé à la suite du documentaire Toxicité il revient sur les problèmes générés par l’une des plus grandes décharges de déchets électroniques au monde, au Ghana.
Philippe Verdier, spécialiste des questions environnementales, ancien présentateur météo à France Télévision, s’intéresse de très près aux questions des déchets électroniques et de l’obsolescence programmée. Pour lui, il est impératif que les pays les plus consommateurs cessent de prendre l’Afrique pour leur décharge à ciel ouvert.
En effet, sur les décharges comme celle du Ghana décrite dans le documentaire Toxicité, des milliers de personnes, dont beaucoup d’enfants, travaillent chaque jour, à la recherche des métaux contenus dans les déchets électroniques qu’ils peuvent ensuite revendre pour quelques centimes. Les conditions sanitaires sont dramatiques : le site est extrêmement pollué, notamment en plomb, ce qui entraîne de graves problèmes de santé.
Pour Philippe Verdier, il faut réfléchir aux solutions en concertation avec le pays concerné, car l’argent généré par ce travail est parfois le seul revenu d’une famille. Sans cette maigre paie beaucoup ne mangeraient pas à leur faim.
Selon Philippe Verdier, des normes et des procédés existent pourtant. La Convention de Bâle, entrée en vigueur en 1992, interdit tout envoi de déchets contenant des substances toxiques vers les pays en développement. Par ailleurs, en Europe, la directive Déchets électriques et équipements électroniques (DEEE) impose aux producteurs d’appareils électroniques de traiter les déchets de façon aussi écologique que possible lors de leur élimination.
Bien que la situation soit dramatique, Philippe Verdier affirme que des solutions peuvent être envisagées pour faire cesser ce désastre écologique : notamment si les pays occidentaux, les plus gros consommateurs de matériels électroniques, acceptaient de financer des programmes de développement de procédés écologiques de tri des déchets. En éduquant les populations à ce travail, les revenus issus du tri des déchets seraient ainsi conservés.
Reste à mobiliser les gouvernements pour que cesse ce massacre humanitaire et écologique.
Regardez l'intégralité du documentaire Toxicité ici.