Dans La Grande Interview, Samantha Ramsamy reçoit Vassen Kauppaymuthoo, océanographe mauricien, et Jean Claude de l'Estrac, ancien ministre des Affaires étrangères de Maurice.
Le 25 juillet dernier, un vraquier japonais s'est échoué sur un récif à la pointe d’Esny avec à son bord 3 800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel, provoquant un drame écologique après le déversement de ces substances toxiques et polluantes dans les eaux mauriciennes.
L’océanographe mauricien Vassen Kauppaymuthoo explique qu’il s’agit de la pire catastrophe environnementale que l'île ait connue et il pense «qu'il y aura besoin de 6 mois, peut-être même un an afin de réussir à tout nettoyer entièrement, car le pétrole commence à ressortir de l’eau souterraine dans certains endroits, ce qui voudrait dire qu’il s’est infiltré dans le sol». L'océanographe ajoute que «les impacts de la catastrophe sur l'environnement marin et au niveau de la santé des populations vont se faire sentir pendant des décennies et on peut donc dire qu'en plus de ce désastre écologique, il faut également s’attendre à un désastre sanitaire».
Jean Claude de l'Estrac, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Maurice explique qu'«une enquête sur les circonstances du naufrage a été ouverte afin d'établir la chaîne de responsabilité nationale de ce drame, car le principal reproche que fait la population au gouvernement est le long temps de réaction avant d’intervenir». Il déplore qu’en plus «cela arrive après le Covid-19, alors que nous avons un secteur hôtelier et touristique qui est à genoux en ce moment». Mais l'ancien ministre n'est pas pessimiste car pour lui «le pays a déjà fait face à de grandes crises dans son histoire, comme des maladies ou des cyclones dévastateurs, et il a toujours réussi à s'en sortir».