Dans la Grande Interview, Jean-Marc Sylvestre reçoit Alexandre Orlov, ancien ambassadeur de la Fédération de Russie en France et secrétaire général du Dialogue de Trianon, le forum de société civile franco-russe.
Alexandre Orlov revient sur l’activité du forum depuis ses débuts en 2018. Ce forum, né de la rencontre en mai 2017 d’Emmanuel Macron et de Vladimir Poutine à Versailles, a pour but de rapprocher Français et Russes, en particulier les jeunes. Alexandre Orlov décrit la première année du dialogue comme «une année assez expérimentale mais réussie», au cours de laquelle «plus de vingt évènements ont été organisés autour du thème ‘la ville du futur’».
Le secrétaire général du Dialogue de Trianon partage sa vision des relations franco-russes et constate qu’il existe «beaucoup de sympathie réciproque entre les sociétés civiles russe et française». Il cite à ce propos une étude sociologique faite dans le cadre du Dialogue de Trianon et explique que «80% des russes ont une image positive de la France et 87% des français qui ont visité la Russie veulent y retourner».
Pour Alexandre Orlov, «le seul facteur négatif dans les relations franco-russes est une profonde méconnaissance, par la faute des médias qui donnent une image négative de la Russie, mais aussi parce qu’il y a un problème d’éducation». D’ailleurs, il annonce que pendant cette année 2019, l’éducation et l’enseignement seront au centre des activités du Dialogue de Trianon. En effet, à l’instar des programmes Erasmus de l’U.E., le Conseil du Dialogue de Trianon souhaite «développer les échanges universitaires et scolaires».
Enfin, l’ancien ambassadeur revient sur les questions européennes et les relations entre Russie et Union Européenne. Il constate d’abord «une crise de l’identité européenne» ; en effet, ajoute-t-il, «si la réussite économique de l’U.E. est indéniable, sur le plan politique, c’est plutôt un échec ». Mais, il dit la Russie «prête à développer ses relations avec l’Union, même si nous sommes plus habitués à avoir des relations bilatérales». Pour lui, le partenaire prioritaire de la Russie c’est la France : « le pays le plus indépendant sur le plan de sa politique internationale et qui a acquis une vraie école de la politique internationale».