Dans la Grande Interview, Jean-Marc Sylvestre reçoit l’essayiste Alain Minc.
L’auteur de l’ouvrage «Une humble cavalcade dans le monde de demain» (Éd. Grasset, 2018) revient sur les manifestations des «gilets jaunes» qu’il qualifie de «première révolte de l’ère numérique». Pour lui, «les réseaux sociaux ont exclu les corps intermédiaires, c’est-à-dire, le pouvoir politique, les syndicats, le patronat ou les associations». Pour avancer dans cette crise, Alain Minc propose de «rétablir un dialogue social, entre syndicats et patronat, sur la compensation que les entreprises sont prêtes à payer pour les déplacements de leurs salariés».
Alain Minc revient également sur les défauts du capitalisme, «cette machine qui fabrique de l’efficacité mais aussi de l’inégalité». Il constate en effet que le capitalisme a creusé les inégalités à un point jamais atteint auparavant, mais il précise qu’il est possible que «cette machine capitaliste redécouvre une forme de redistribution».
Enfin, Alain Minc aborde les difficultés de l’Union Européenne face aux populismes. Il critique ces mouvements qui, selon lui, conduisent à «des catastrophes économiques». Il évoque ainsi le Brexit et le désir de l’Italie de sortir de l’Union: «si sortir de l’U.E. sans sortir de la zone euro est difficile pour le Royaume-Uni, sortir des deux, comme ce serait le cas pour l’Italie, mènera immédiatement à une forte hausse des prix». Il nous dit ainsi que : «L’univers le plus démocratique aujourd’hui, ce n’est plus les États-Unis, c’est l’U.E. L’Europe doit proclamer ses valeurs».