Récemment reconduit dans sa fonction de représentant spécial de la France auprès de la Russie, Jean-Pierre Chevènement est invité par Stéphanie de Muru pour commenter les relations franco-russes et la situation au Moyen-Orient.
Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de l'Intérieur et représentant spécial de la France pour la Russie, était aujourd'hui l'invité de Stéphanie de Muru. Il est notamment revenu sur l'implication de la France dans l'économie russe, les relations diplomatiques bilatérales et la situation au Moyen-Orient.
Il a rappelé que la France, dans le cadre des accords de Minsk, agissait pour la levée des sanctions internationales contre la Russie. Il a décrit sa mission comme un effort pour «mettre de l'huile dans les rouages» et mis en garde contre ceux qui, en Ukraine, «veulent dresser l'Europe contre la Russie et la Russie contre l'Europe».
Alors que les Etats-Unis font peser la menace de pénalités pour les entreprises qui commerceraient avec les pays sous sanctions, Jean-Pierre Chevènement pose le problème de «l'extraterritorialité du droit américain, qui tétanise nos banques, qui rechignent à financer les investissements dont nous [la France et la Russie] avons besoin pour que notre relation puisse se développer». Il a également pointé la «relation spéciale» entre la France et la Russie, soulignant le succès de nos échanges culturels, illustré récemment par l'exposition Chtchoukine à la Fondation Louis Vuitton.
Sur la montée des tensions au Moyen-Orient, ce vétéran de la politique s'est voulu constructif : il a exhorté la France et la Russie à se positionner comme leaders pour «parvenir à une solution». «Ce n'est pas ce moment-là qui doit être choisi pour faire monter la tension et peut-être pour (la) faire dégénérer en une nouvelle grande guerre», a-t-il ajouté avant de conclure : «Quand on peut éviter une guerre, il faut l’éviter.»