A l'occasion des rencontres d'Altermédia, la réalisatrice Caroline Chomienne et la scénariste Corinne Atlas étaient les invitées de Samantha Ramsamy. Une interview où elles ont présenté «6 films au féminin» afin de dénoncer le sexisme ambiant.
La réalisatrice Caroline Chomienne et la scénariste Corinne Atlas ont choisi au travers de «6 films au féminin» – des projections, rencontres et débats autour de la programmation de six films – de parler de la place de la femme dans l’art et dans la société. Pour Caroline Chomienne, «aujourd’hui, les femmes ont du mal à exister dans l’art. Si l’on prend exemple du cinéma, il y a très peu de réalisatrices femmes alors que cela représente au moins la moitié des élèves inscrits dans ces formations. Il faut le dire, les distributeurs ne font pas confiance aux femmes».
C’est au travers de films comme Vera, La leçon de danse ou encore Cours plus vite que la vie que Corinne Atlas a voulu donner la parole aux femmes. Dans ces films, «on se rend compte que les femmes doivent se soumettre à l’influence, au pouvoir des hommes. Ici, nous sommes dans le domaine artistique, mais le constat est le même dans divers métiers. Nous sommes dans une société érigée par les hommes mais surtout pour les hommes».
Alors qu’en France et dans le monde des mouvements de protestation et de dénonciation de harcèlement se font chaque jour plus visibles, le travail de Caroline Chomienne et Corinne Atlas semble trouver un certain écho : «Nous avons réalisé ces films il y a trois ans environ, mais malheureusement ils sont toujours d’actualité. Personnellement, je suis pour libérer la parole des femmes. Il faut que les choses changent.» Un avis totalement partagé par Corinne Atlas : «Dans nos films, nous traitons de la séduction, du harcèlement, du viol, des pressions professionnelles et des tabous que cela peut engendrer.»
Avec «6 films au féminin», la réalisatrice et la scénariste se défendent malgré tout d’avoir réalisé des films à vocation féministe : «On ne revendique rien, mais si l’on peut faire changer les mentalités sur la condition de la femme, on ne va pas s’en priver.»