Dans le cadre de l’année linguistique et littéraire franco–russe, Vera Gaufman reçoit depuis Moscou l’actrice et réalisatrice Fanny Ardant. La comédienne y livre son amour pour la littérature russe et son attachement à la liberté d’expression.
En ce début d’année 2018, la comédienne Fanny Ardant était à Moscou pour le lancement de l'année de la francophonie dans le monde. Une ambassadrice passionnée qui n’hésite pas à clamer son amour pour la littérature russe : «Je suis tombée amoureuse d’écrivains comme Dostoïevski, Babel ou encore Pouchkine. Ce sont eux qui m’ont fait aimer la Russie». La réalisatrice du film «le Divan de Staline», en 2016, explique encore que la littérature russe a une vision « humaniste de la société. C’est une vision large, voir transcendantale. Il y a une forme de rédemption » dans cette écriture poursuit-elle.
Femme engagée, Fanny Ardant se montre contrastée à l’heure d’évoquer le phénomène «balance ton porc». Si le fond ne porte à aucune discussion c’est plus la forme qui dérange l’actrice. Pour elle, «tout phénomène fondé sur la délation est abject. Je pense que toutes lois, sociétés qui partent de la délation est un crime». De la même manière qu’elle défend son amie et actrice Catherine Deneuve, après sa tribune dans le quotidien Le Monde. «J’aime beaucoup Catherine, c’est une femme courageuse. Les médias n’ont pas compris. Et lorsqu’ils disent qu’elle a dû faire une lettre d’excuse, ce n’était pas une lettre d’excuse mais d’explications» avant de poursuivre que «tout ce qui est lynchage médiatique me déplaît».
Amoureuse des belles lettres, Fanny Ardant est étonnée qu’en France la chaîne d’information RT puisse être critiquée. Pour elle, «quand on a peur d’une influence, c’est que l’on est fragile mais si on n’a pas peur, alors bienvenue».