Après plus de cinq ans de rupture diplomatique, ces deux rivaux historiques font les premiers pas vers la normalisation. Un processus qui promet d’être lent compte tenu du nombre de divergences qui empoisonnent les relations.
Une nouvelle configuration géopolitique se dessine au Moyen-Orient : deux rivaux historiques dans la région, l’Iran et l’Arabie saoudite, démarrent actuellement un dialogue pour la première fois depuis la rupture de leurs relations en 2016. Les détails restent secrets mais des sources indiquent que les discussions sont centrées autour du Yémen, de la Syrie et du Liban, pays dans lesquels les deux États soutiennent des camps opposés.
Pourquoi donc cette tentative de réconciliation ? L’une des raisons est l’arrivée au pouvoir de la nouvelle administration américaine qui prône le dialogue avec Téhéran tout en s’éloignant de Riyad. Un changement de position qui n’est certainement pas du goût d’Israël : ses projets de front anti-iranien dans la région semblent de moins en moins réalisables. Cette normalisation qui se profile à l’horizon creuse en outre le fossé entre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis qui se rapprochent d’Israël et durcissent de plus en plus le ton à l’égard de l’Iran.
Quels sont les changements que peut entraîner cette réconciliation au Moyen-Orient ? En quoi consistent les principaux désaccords entre l’Iran et l’Arabie saoudite ? Qui tente d’influencer le dialogue irano-saoudien et pourquoi ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer reçoit Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire, spécialiste des questions stratégiques auteur de La fabrication de l’ennemi et Le lobby saoudien en France.
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