L’Initiative des trois mers est une alliance informelle de douze pays d’Europe centrale et orientale qui ont l’ambition de peser sur le plan régional tant économiquement que géopolitiquement. Quelles sont ses perspectives ?
Une alliance prend de plus en plus forme en Europe centrale et orientale : l’Initiative des trois mers. Lancée il y a seulement cinq ans, elle a pour objectif de créer un nouvel axe économique. Transport, énergie, numérique : plus de 70 projets sont en cours de réalisation dans ces différents domaines. Alliés fiables du projet, les États-Unis y voient surtout un moyen de contrer l'influence russe et chinoise dans la région. Washington prône la réalisation de projets visant à réduire la dépendance des États membres vis-à-vis du gaz russe. En ce qui concerne la Chine, les pays de l’alliance soutiennent le plan américain de réseau propre appelant à éviter toute coopération avec Huawei.
Néanmoins la viabilité de l’alliance suscite des doutes. La Bulgarie et la Croatie continuent de s’interroger sur la nécessité de participer à l’Initiative. Deux autres pays souhaitent rejoindre le bloc : l’Ukraine et la Moldavie. Pourtant, la porte leur sera fermée jusqu’à ce qu’elles deviennent membres de l’UE.
Alors quelles sont les perspectives qui se dessinent devant l’Initiative des trois mers ? Comment ce bloc pourrait-il changer le paysage géopolitique régional ? Comment la Russie et la Chine défendent-elles leurs positions face à l’activité de l’alliance ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer interroge Pierre Lorrain, écrivain et spécialiste du monde post-soviétique et de la Russie.
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