Depuis plus de trois ans, ce pays d’Afrique du sud-est fait face à une véritable insurrection djihadiste qui ne cesse de s’amplifier, menaçant la paix et la stabilité régionale. Quelle est l’ampleur de cette crise sécuritaire en cours au Mozambique ?
Dans le nord du Mozambique, les islamistes radicaux se sentent de plus en plus à l’aise. Réunis au sein d’un groupe appelé al-Chabab, ils lancent en mars 2021 une vaste offensive contre la ville de Palma qu’ils tiennent ensuite en otage pendant quelques jours. C’est la pire des attaques que connaît le pays depuis 2017, l’année où al-Chabab prend les armes pour lutter contre le gouvernement mozambicain. Cette crise sécuritaire a de lourdes répercussions sur l’économie mozambicaine. De nombreux investisseurs fuient le pays ou suspendent leurs projets, c’est le cas notamment de Total ou encore d’Exxon Mobil.
Le gouvernement mozambicain n’est pas en mesure de juguler la menace terroriste tout seul et se voit contraint d’accepter l’aide étrangère. Le Portugal a déjà envoyé deux détachements militaires pour une mission d’entraînement. L’UE en promet aussi mais pour l’instant se limite à des déclarations. De même que la Communauté de développement d’Afrique australe qui se dit préoccupée par ce qui se passe.
Quels risques la résurgence terroriste représente-t-elle pour la région ? Quelle est l’ampleur de la crise provoquée par l’activité des djihadistes au Mozambique ? Enfin, quelles sont les raisons de cette vague d’attaques qui secoue le pays depuis 2017 ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer invite Régio Conrado, doctorant et chercheur en science politique à Sciences Po Bordeaux.
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