Presqu'inconnue il y a peu, cette alliance informelle devient un acteur incontournable dans la région indopacifique où elle défie les positions de la Chine. Comment cette montée en puissance du Quad bouleverse-t-elle la scène régionale ?
« Ecume de mer promise à disparaître » : c’est ainsi que la diplomatie chinoise a qualifié le Quad il y a trois ans. Aujourd’hui, l’attitude a changé : Pékin surveille attentivement les activités de l’alliance, la considérant comme une menace pour ses intérêts.
Ces inquiétudes ne sont pas dénuées de fondement : aujourd’hui, le Quad monte de plus en plus en puissance. Pression militaire avec des exercices en commun, diplomatique avec la lutte pour le marché du vaccin et économique avec des tentatives de relocaliser différentes productions hors de Chine. L’alliance s’élargit aussi : l’année dernière, le «Quad Plus» est lancé. En plus de quatre membres initiaux, il comprend la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande et le Vietnam. Or leur coopération se limite pour l’instant à la lutte commune contre la pandémie, et l’avenir de ce format reste incertain. Tout comme celui du Quad d’ailleurs, car s'il a été créé dans le but de contrer la Chine, il pourrait être fragilisé par des liens commerciaux forts qu’entretient chacun des membres de l’alliance avec Pékin.
Comment la Chine réagit-elle à l’activation du Quad ? Comment l’émergence de cette alliance peut-elle changer le paysage géopolitique régional ? Quels sont les défis qui se profilent pour le développement du Quad ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer invite Laurent Amelot, enseignant à l'Institut d'étude des relations internationales (ILERI), chercheur associé à l'Institut Thomas More et membre du groupe de réflexion Asie21.
L'ECHIQUIER MONDIAL. Océanie : crise politique dans le Pacifique