Entre le Brésilien Jair Bolsonaro et l’Argentin Alberto Fernandez, la concurrence est rude et l’antagonisme grandissant. Ce sont deux visions économiques et politiques qui s’affrontent, mais aussi deux caractères différents.
« Raciste, misogyne et homme violent »: dès le début de sa campagne présidentielle Alberto Fernández ne cache pas son antipathie envers Jair Bolsonaro. En retour, le président brésilien traite Fernández de « bandit rouge » et soutient son adversaire au scrutin présidentiel. Une hostilité mutuelle qui découle largement de leurs différences idéologiques. Alors que le président brésilien prône une ligne politique ultra-conservatrice, son homologue argentin défend plutôt une vision de gauche, dite « péroniste ». Économie, environnement, domaine social et, bien sûr, diplomatie : dès sa prise de fonctions, Fernández effectue un virage socialiste et se rapproche du Mexique et de Cuba. Bolsonaro, lui, maintient la pression sur le Venezuela et s’oppose à l’influence grandissante de Mexico. Surnommé le « Trump des tropiques » en raison de son admiration pour Donald Trump, le président brésilien se rapproche davantage du président américain d’alors. Cependant la défaite de ce dernier fait le jeu de Fernandez qui tend la main à l’administration Biden. Côté économique, la tension s’accroît aussi. A cause des divergences avec son homologue argentin, Bolsonaro menace de sortir du Mercosur, marché commun réunissant plusieurs Etats de la région.
Quelle est l’ampleur de la confrontation actuelle entre les deux chefs d’Etats ? Comment leur antipathie personnelle affecte-t-elle les relations bilatérales et les alliances politiques dans la région ? Quelles sont les perspectives des relations argentino-brésiliennes ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer reçoit Carlos Herrera, professeur à CY Cergy Paris Université, spécialiste de l'Amérique latine.
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