L'ère Bouteflika terminée, l'Algérie vient d’élire un nouveau président qui affiche une véritable ambition. Son engagement à régler la crise suscite un certain espoir chez les Algériens, mais incarne-t-il un réel changement ?
Depuis février dernier, l’Algérie est le théâtre d’un mouvement de contestation inédit. Des dizaines de milliers de personnes réclament un changement radical du système politique hérité de l'ère Bouteflika. Une sortie de crise pourrait se profiler avec l’élection du nouveau président. A peine élu, Abdelmadjid Tebboune se déclare prêt à dialoguer avec les manifestants. Afin d’apaiser les tensions, il annonce un volet de réformes dont la principale est la révision de la Constitution. Or, la contestation n’entend pas reculer. Période de transition, nouvelle Сonstitution, justice indépendante et liberté de la presse : la liste des revendications est longue. Il existe pourtant un sujet qui fait l’unanimité au sein des manifestants et des autorités : c’est celui des relations avec la France. Des pancartes hostiles à Emmanuel Macron sont souvent brandies par les manifestants. Dès son élection, Abdelmadjid Tebboune adopte un ton ferme à l’égard du président français, qui avait pourtant appelé au dialogue interalgérien.
Dans un contexte de ce refroidissement des relations avec la France, l’Algérie pourrait-elle se tourner vers d’autres partenaires économiques et diplomatiques ? Comment l’élection du nouveau président fera-t-elle évoluer l’échiquier politique régional ? Quels sont les défis qui attendent Abdelmadjid Tebboune sur le chemin de la sortie de crise ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer reçoit Camille Sari, professeur des universités et consultant international.
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