«Les appels à éviter l'humiliation de la Russie ne peuvent qu'humilier la France ou tout autre pays. Car c'est la Russie qui s'humilie. Nous ferions tous mieux de nous concentrer sur la façon de remettre la Russie à sa place. Cela apportera la paix et sauvera des vies», a écrit le 4 juin sur les réseaux sociaux le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.
Cette publication survient au lendemain d'une interview accordée par le président français Emmanuel Macron à la presse quotidienne régionale dans laquelle le chef d'Etat français avait appelé à «ne pas humilier la Russie». «[Et ce,] pour que le jour où les combats cessent, nous puissions construire une rampe de sortie par des moyens diplomatiques [...]. Je suis convaincu que c'est le rôle de la France d'être une puissance médiatrice», a en effet déclaré Emmanuel Macron.
A la mi mai déjà, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait lui-même reproché à son homologue français de vouloir «faire des concessions diplomatiques» à la Russie, accusation face à laquelle l'Elysée s'était rapidement défendu.
Un dialogue franco-russe en dents de scie
Bien que le président français soit l'un des rares dirigeants occidentaux à entretenir un dialogue avec Vladimir Poutine, la diplomatie russe a, à plusieurs reprises, reproché à Paris ses livraisons d'équipement militaire à destination de l'Ukraine.
En choisissant d'effectuer des livraisons d'armes, y compris offensives, à Kiev, la France «alimente le nationalisme ukrainien et le néo-nazisme», avait par exemple estimé le ministre russe des Affaires étrangères le 29 mai lors d'un entretien accordé à LCI, au cours duquel il a accusé l'armée ukrainienne et le bataillon Azov d'utiliser les civils comme boucliers humains et de placer «des armes lourdes dans les zones résidentielles, près des écoles, des hôpitaux et près des jardins d’enfants». Le chef de la diplomatie russe avait également déploré à cette occasion que la France «réclame une guerre jusqu’au bout pour vaincre la Russie».
Il est en outre à noter que Paris, comme nombre d'autres chancelleries occidentales, a multiplié ces derniers mois les sanctions contre la Russie, en réaction à son opération militaire en Ukraine.