«Le président de la République n'a jamais rien discuté avec Vladimir Poutine sans l'accord du président Zelensky. Il a toujours dit que c'était aux Ukrainiens de décider des termes de leur négociation avec les Russes», s'est défendu l'Elysée auprès de l'AFP le 13 mai alors que le président ukrainien a, la veille au soir, reproché à Emmanuel Macron la position qu'il avait exprimée en début de semaine afin de mettre un terme à l'opération militaire russe en Ukraine. Le président français avait en effet affirmé le 9 mai que, pour mettre fin au conflit ukrainien, la paix devrait se construire sans «humilier» la Russie.
«Il ne faut pas chercher une porte de sortie pour la Russie, et Macron le fait en vain», avait en réaction regretté Volodymyr Zelensky le 12 mai sur la chaîne de télévision italienne RAI 1. «Je sais qu'il voulait obtenir des résultats dans la médiation entre la Russie et l'Ukraine, mais il n'en pas a eu», a-t-il asséné.
«Macron n'a pas besoin de faire des concessions diplomatiques [à la Russie] maintenant», a encore considéré Volodomyr Zelensky, qualifiant la démarche de son homologue français de «pas très correcte» alors qu'elle permettrait selon lui à Vladimir Poutine de «sauver la face».
Le président ukrainien a par ailleurs estimé que «le temps de se mettre autour d'une table avec la Russie [était] terminé». «Ce n'est plus possible», a-t-il lâché. Volodymyr Zelensky a toutefois répété son envie de rencontrer Vladimir Poutine, «mais seulement avec lui, sans aucun médiateur, et avec une approche de dialogue, pas [en lançant] des ultimatums», a-t-il précisé. Après plusieurs sessions de pourparlers entre Moscou et Kiev au mois de mars, les discussions sont depuis à l'arrêt.
Pour rappel, l'offensive russe en Ukraine, dénoncée par Kiev et les Occidentaux comme une guerre d'invasion, a été lancée le 24 février. Selon le président russe Vladimir Poutine, cette opération militaire spéciale vise à «démilitariser» et «dénazifier» l'Ukraine et à porter secours aux Républiques autoproclamées du Donbass (reconnues par Moscou), dont les populations seraient menacées de «génocide».