Zakharova met en garde contre les risques économiques mondiaux liés aux sanctions contre la Russie
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a mis en ligne un texte dans lequel elle fustige les conséquences des sanctions économiques prises à l'encontre de la Russie par les Occidentaux et qui touchent de nombreux autres pays.
Dans un texte publié sur Telegram le 30 avril, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, est revenue sur les sanctions économiques, «antirusses» selon elle, imposées par les Occidentaux à la Russie après le déclenchement du conflit en Ukraine, mettant en lumière leur impact sur toute la planète et pas seulement en Russie.
Elle a tout d'abord fustigé une «guerre économique injustifiée déclenchée par l'Occident contre notre pays» qui «menace sérieusement la stabilité sociale interne des pays qui ont déclenché les sanctions, mais aussi celle d'autres pays, notamment du tiers-monde, qui ne sont en aucune manière liés à la crise ukrainienne».
Zakharova met en garde contre une «famine» qui menace plusieurs pays africains
Maria Zakharova a par la suite noté une inflation galopante dans de nombreux pays parmi lesquelles les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou encore dans plusieurs Etats de la «zone européenne». Elle a entre autres cité, pour étayer sa démonstration, l'augmentation des prix du pétrole, du charbon, du gaz, du nickel, du maïs ou encore du blé.
«C'est l'économie européenne qui a souffert le plus. Selon des évaluations préalables, il s'agirait de dommages d'environ 70 milliards d'euros», a-t-elle expliqué. «Bruxelles parle encore d'un renoncement au gaz russe sans réfléchir à la manière dont ils vont chauffer les habitations. Les volumes de gaz que contiennent les dépôts gaziers européens ne suffiront que pour 1 mois et demi, c'est-à-dire jusqu'à la fin de la saison de chauffage», a-t-elle ajouté.
La porte-parole de la diplomatie russe a détaillé des situations tendues, selon elle, en Italie, en Allemagne, en Espagne ou encore en France. Elle a également mis en garde contre «une famine [susceptible de] frapper toute une série de pays africains dépendants de cultures céréalières et oléagineuses livrées par la Russie, notamment le Maroc, l'Angola, le Cameroun, la Libye, le Mali».
«La Russie fait souvent l'objet de critiques pour son marché financier qui ne serait pas très important à l'échelle mondiale. En revanche, en imposant un gel des devises et de l'or, l'Union européenne, les Anglais et les Américains ont provoqué toute une chaîne d'instabilités monétaires et de crédit. Bruxelles voit une réelle perspective de défauts qui se chevaucheraient si la question liée à la "dette" n'arrive pas à se résoudre par un compromis», a-t-elle encore regretté.
Maria Zakharova a enfin dénoncé «des mécanismes qu'ils [les Etats-Unis et l'Europe] regretteront non pas un an ou deux ans [mais plusieurs années]». «Si les Européens vont s'acheter une deuxième couverture pour se réchauffer en hiver et [vont] faire face à la fermeture de deux ou trois dizaines de banques, l'Afrique verra ses habitants mourir de faim [...] Voilà quelles sont ces "sanctions les plus dures dans toute l'Histoire". Les plus dures – oui, mais pour toute la planète», a-t-elle conclu.