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Poutine accuse l'Ukraine de «crimes de guerre» lors d'un échange téléphonique avec Macron

Lors d'un nouvel échange téléphonique avec son homologue français, le président russe a accusé l'armée ukrainienne et les combattants nationalistes d'avoir commis des crimes de guerre en Ukraine.

A l'initiative de la France, le chef d'Etat russe Vladimir Poutine a eu un nouvelle conversation téléphonique avec Emmanuel Macron, ce 18 mars. L'occasion, selon un communiqué du Kremlin, d'un «échange de vues» sur la situation en Ukraine – où la Russie mène une opération militaire depuis trois semaines environ.

«En réponse aux inquiétudes exprimées par Emmanuel Macron, le président russe a encore souligné le fait que lors de l'opération militaire spéciale, les forces armées russes mettaient tout en œuvre pour sauver la vie des civils, notamment en organisant des couloirs humanitaires pour leur évacuation en toute sécurité», déclare la présidence russe. Et d'ajouter que, dans le même temps, l'attention avait été attirée «sur les nombreux crimes de guerre commis quotidiennement par les forces de sécurité et les nationalistes ukrainiens, en particulier les attaques massives au lance-roquettes et à l'artillerie contre les villes du Donbass».

Le 12 mars, déjà, Vladimir Poutine avait accusé les autorités ukrainiennes, civiles et militaires, de commettre des exactions et de recourir à des tactiques contraires au droit international telles que des «assassinats extrajudiciaires d'opposants», des «prise d'otages de civils» et leur «utilisation comme boucliers humains», ainsi que le «déploiement d'armes lourdes dans des zones résidentielles, à proximité d'hôpitaux, d'écoles et de jardins d'enfants».

Plus récemment, le chef d'Etat russe a été accusé par le président américain Joe Biden d'être «un criminel de guerre» – propos qui a été jugé «inacceptable et impardonnable» par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Emmanuel Macron fait part de sa «préoccupation extrême» concernant Marioupol

De son côté, la présidence française affirme qu'Emmanuel Macron a exprimé auprès de Vladimir Poutine sa «préoccupation extrême» quant à la situation à Marioupol. Le président de la République français a également «demandé des mesures concrètes et vérifiables de levée du siège, l'accès humanitaire et le cessez-le-feu immédiat», à propos de cette même ville portuaire.

L'armée russe a affirmé ce 18 mars avoir réussi à pénétrer dans Marioupol et y mener des combats, aux côtés de troupes de la République autoproclamée de Donetsk (dont Moscou a reconnu l'indépendance vis-à-vis de l'Ukraine). En outre, la destruction d'un théâtre dans cette ville, le 17 mars, a été au cœur de l'attention médiatique : Kiev accuse l'armée russe d'avoir bombardé ce théâtre dans lequel plus d'un milliers de civils étaient réfugiés ; Moscou, de son côté, nie toute frappe aérienne et accuse les nationalistes radicaux du bataillon Azov d'avoir fait exploser le bâtiment. Ce 18 mars en fin d'après-midi, le conseil municipal de Marioupol a annoncé, selon un bilan provisoire, qu'il n'y avait pas eu de mort mais au moins un blessé grave, dans la destruction de ce théâtre.

Déclenchée le 24 février dernier, l'opération militaire russe en Ukraine est dénoncée comme une guerre d'invasion, notamment, par les Occidentaux. Ces derniers ont multiplié les sanctions anti-russes en représailles à cette opération militaire, et l'Assemblée générale de l'ONU a voté le 2 mars en faveur d'une résolution appelant Moscou à retirer «immédiatement, complètement et sans conditions toutes ses forces militaires» d'Ukraine. Pour le président russe Vladimir Poutine, cette opération militaire vise à «démilitariser» et «dénazifier» l'Ukraine et à venir en aide aux Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et Lougansk.