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«Criminel de guerre» : le Kremlin juge «impardonnables» les propos de Biden concernant Poutine

Le porte-parole du Kremlin a jugé «inacceptables et impardonnables» les propos du président des Etats-Unis Joe Biden, qui a qualifié Vladimir Poutine de «criminel de guerre» le 16 mars en marge d'une conférence de presse.

Le Kremlin a jugé le 16 mars «inacceptables et impardonnables» les mots du président américain Joe Biden qui a qualifié pour la première fois son homologue russe Vladimir Poutine de «criminel de guerre».

«Nous considérons comme inacceptable et impardonnable une telle rhétorique du chef de l'Etat dont les bombes ont tué des centaines de milliers de personnes dans le monde entier», a déclaré le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, cité par les agences TASS et Ria Novosti.

«C'est un criminel de guerre», avait déclaré le président des Etats-Unis, sans plus de précisions, à une journaliste qui l'interrogeait alors qu'il quittait un événement consacré à la lutte contre les violences conjugales à la Maison Blanche.

«Le président parlait avec son cœur et à partir de ce que vous avez vu à la télévision, c'est-à-dire les actions barbares d'un dictateur brutal», a précisé sa porte-parole Jen Psaki peu après. Elle a précisé qu'une «procédure juridique [était] toujours en cours au département d'Etat» concernant une qualification légale de «crimes de guerre» commis par la Russie en Ukraine.

Aucun responsable étasunien n'avait jusqu'ici utilisé publiquement les termes «criminel de guerre» ou «crimes de guerre», au contraire d'autres Etats ou organisations internationales. Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, avait par exemple qualifié la semaine précédente de «crime de guerre odieux» le bombardement d'un établissement abritant une maternité et un hôpital pédiatrique à Marioupol, qui selon les autorités ukrainiennes a fait trois morts, dont une fillette, et 17 blessés. Un bilan qui n'a pas été confirmé par la Russie, dont la diplomatie assure que ce bâtiment ne servait plus de maternité, mais de base à des groupes de combattants ukrainiens.

«Ce que nous avons déjà vu de la part du régime de Vladimir Poutine concernant l'utilisation des munitions larguées sur des civils innocents, cela constitue déjà à mon avis un crime de guerre», avait pour sa part déclaré le Premier ministre britannique, Boris Johnson, le 2 mars.