Le refus de l'Ukraine de rejoindre l'OTAN serait une étape «significative», selon le Kremlin
Réagissant aux propos de l'ambassadeur ukrainien au Royaume-Uni, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que le refus de l'Ukraine de rejoindre l'OTAN «contribuerait de manière significative» à l'apaisement entre Moscou et Kiev.
C’est l’une des principales revendications de la Russie dans la crise ukrainienne : l'OTAN doit cesser de s’élargir à l’Est et renoncer définitivement à l’Ukraine. Ce 14 février, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré que le refus de l'Ukraine d'adhérer à l'OTAN serait un signal positif pour stabiliser la situation entre Moscou et Kiev.
Dmitri Peskov réagissait aux propos de l'ambassadeur d'Ukraine au Royaume-Uni, Vadim Prystaiko, qui a déclaré le 13 février que Kiev envisageait de mettre fin à son projet de rejoindre l'OTAN afin de «trouver une porte de sortie» à la crise. «Un refus de l'Ukraine de rejoindre l'OTAN, est une étape qui contribuerait de manière significative à la formulation d'une réponse adaptée aux préoccupations russes», a ainsi expliqué le porte-parole du Kremlin.
Lors d'un entretien sur BBC Radio 5 le 13 février, l'ambassadeur d'Ukraine a affirmé que la position de son pays était «flexible» sur son objectif de rejoindre l'alliance militaire atlantique et que l'Ukraine pourrait «envisager de ne pas rejoindre l'OTAN» pour «éviter» un conflit avec la Russie.
🗣️"We are trying to find the best way out."
— BBC Radio 5 Live (@bbc5live) February 13, 2022
Ukraine's ambassador to the UK Vadym Prystaiko has told @StephenNolan his country might agree not to join @NATO if it would avert war with Russia.
It would mean the country abandoning a goal written into its constitution.
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Ces déclarations ont visiblement provoqué des remous au sein de la sphère diplomatique ukrainienne, le ministère ukrainien des Affaires étrangères se voyant forcé de laisser entendre que les propos de l'ambassadeur ont été «sortis de leur contexte».
Il faut dire que les propos de Vadim Prystaiko ont surpris de nombreux observateurs. En effet, lors de son élection en 2019, le président ukrainien Volodymyr Zelensky assurait alors que sa mission première était de rétablir la paix dans le Donbass et de faire adhérer son pays à l’OTAN. En septembre 2020, le dirigeant a approuvé le développement du partenariat spécifique OTAN-Ukraine en vue d’une adhésion de son pays à l’Alliance atlantique.
Le 14 février, Volodymyr Zelensky a affirmé qu'une appartenance de l'Ukraine à l'OTAN «garantirait», selon lui, la «sécurité» des Ukrainiens en cas de conflit avec la Russie. «Nous comprenons qu'une appartenance à l'OTAN garantirait notre sécurité et notre souveraineté territoriale», a déclaré le président ukrainien lors d'une conférence de presse avec le chancelier allemand Olaf Scholz.
La Russie estime qu'il existe toujours une «chance» de régler la crise ukrainienne par la voie diplomatique
Ces différentes déclarations interviennent tandis que le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a confirmé le 14 février qu'il existait toujours une «chance» de régler la crise ukrainienne par la voie diplomatique. «Existe-t-il une chance de trouver un accord avec nos partenaires sur les sujets-clés ou s'agit-il d'une tentative de nous entraîner dans des négociations sans fin ?», a demandé le président Vladimir Poutine au chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. «En tant que chef du ministère des Affaires étrangères, je dois dire qu'il y a toujours une chance», a répondu le ministre, dans un entretien avec Vladimir Poutine retransmis à la télévision.
Les occasions de dialoguer «ne sont pas épuisées [mais] il ne faut pas qu'elles durent indéfiniment», a poursuivi Sergueï Lavrov, ajoutant que Moscou était «prêt à écouter des contre-propositions sérieuses», voire même de «continuer et élargir» ces opportunités, des propos repris par l'AFP.
Dans un contexte de vives tensions entre Occident et Russie autour de l'Ukraine, Moscou a exprimé ces dernières semaines ses préoccupations en matière de sécurité. Les autorités russes ont remis mi-décembre à Washington et à l'OTAN des propositions de traité, dont un des points centraux est un engagement de l'Alliance atlantique à ne pas s'étendre davantage vers l'est, Moscou voyant une telle progression à ses portes comme une menace pour sa sécurité.