Depuis plusieurs semaines, les Etats-Unis (et certains de leurs alliés) accusent la Russie d'envisager une invasion du territoire ukrainien – et ce, malgré les démentis catégoriques et répétés des autorités russes. La semaine dernière, la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki avait même précisé, lors de l'une de ses prises de parole, qu'une telle invasion potentielle pouvait être «imminente».
Dans ce contexte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky notamment avait appelé les Occidentaux à ne pas semer la «panique», déclarant ne pas voir «d'escalade supérieure à celle qui existait» l'année dernière.
Ce 1er février, la porte-parole de la présidence américaine a légèrement modifié son discours sur le sujet. Ainsi, selon des propos rapportés par l'AFP, Jen Psaki a fait savoir que l'administration américaine ne qualifiait plus la potentielle invasion de l'Ukraine par la Russie d'«imminente» : Washington a «arrêté d'utiliser [ce terme] parce que cela a envoyé un message différent de celui que nous souhaitions transmettre», a expliqué la porte-parole, sans préciser si les Etats-Unis répondaient ainsi aux protestations de Kiev.
La position américaine, a-t-elle néanmoins souligné, est que le président russe Vladimir Poutine a placé ses militaires de façon à ce qu'«ils puissent mener une invasion à tout moment». Cela reste «vrai», a-t-elle ajouté, précisant que les Etats-Unis ne savaient pas si le chef d'Etat russe avait «pris une décision» ou non à ce sujet.
Le 28 janvier, démentant une nouvelle fois les velléités bellicistes prêtées par Washington à Moscou, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait déclaré que «si cela dépend de la Fédération de Russie, il n’y aura pas de guerre». «Nous ne voulons pas de guerres», avait insisté le ministre des Affaires étrangères. Ces dernières semaines, les autorités russes ont en outre rappelé leurs propres inquiétudes quant à l'avancée de l'OTAN vers l'est depuis la fin de la Guerre froide et la perspective de déploiement d'armements à ses frontières, notamment en Ukraine. Or, le président russe Vladimir Poutine a souligné, les 1er et 2 février, que l'Occident ignorait les préoccupations de son pays en matière de sécurité.