Les Taliban auraient éliminé plus de 100 ex-membres du gouvernement ou de la sécurité, selon l'ONU

- Avec AFP

Selon un rapport de l'ONU, plus de 100 anciens membres du gouvernement afghan et de ses forces de sécurité ont été tués depuis le retour des Taliban© Rahmat GUL Source: AP
Selon un rapport de l'ONU, plus de 100 anciens membres du gouvernement afghan et de ses forces de sécurité ont été tués depuis le retour des Taliban (image d'illustration).
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Un rapport de l'ONU attribue aux Taliban plus d'une centaine de morts d'ex-membres du gouvernement afghan ou des forces de sécurités afghanes, une affirmation rejetée par l'Afghanistan qui assure n'avoir «tué personne depuis l'annonce de l'amnistie».

Les Taliban et leurs alliés sont accusés d'avoir tué plus d'une centaine d'anciens membres de la sphère gouvernementale et des forces de sécurité afghanes ainsi que d'Afghans ayant travaillé avec les troupes étrangères, selon un nouveau rapport de l'ONU rejeté par les fondamentalistes islamistes.

Ce document, dont l'AFP a consulté un exemplaire le 30 janvier, constate également une sévère restriction des droits humains en Afghanistan depuis la mise en place de la gouvernance des Taliban à l'été, en particulier concernant les droits des femmes et le droit de manifester.

«Malgré les annonces d'une amnistie générale des anciens membres de gouvernement, des forces de sécurité et de ceux ayant travaillé pour les militaires étrangers, la Manua [Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan] a continué de recevoir des signalements crédibles d'homicides, de disparitions forcées et d'autres infractions envers ces personnes», précise ce rapport du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Aucune mort provoquée par le gouvernement afghan depuis le mois d'août selon les Taliban

Depuis que les Taliban se sont emparés de Kaboul le 15 août, la mission onusienne a reçu plus d'une centaine de signalements de tueries qu'elle considère crédibles, détaille le texte, affirmant que plus des deux-tiers de ces homicides ont été «des homicides extra-judiciaires commis de facto par les autorités ou leurs affiliés».

Le 31 janvier, les Taliban ont rejeté en bloc les accusations contenues dans ce rapport.  «L'Emirat islamique [nom donné par les fondamentalistes à leur régime] n'a tué personne depuis l'annonce de l'amnistie», a tweeté le ministère de l'Intérieur, en assurant une nouvelle fois que les meurtres d'anciens membres des forces de sécurité sont dus à des rivalités ou inimitiés personnelles.

De plus, poursuit le document, «des militants pour les droits humains et des employés des médias continuent d'être victimes d'attaques, d'intimidations, de harcèlement, d'arrestations arbitraires, de maltraitances et d'homicides».

C'est «tout un système social et économique qui est en train de disparaître», a commenté Antonio Guterres, évoquant la répression des manifestations pacifiques, le manque d'accès des femmes au monde du travail et des filles à l'éducation.

Aucun pays n'a reconnu à ce stade le gouvernement taliban. Avec l'aggravation de la pauvreté et la sécheresse qui a dévasté l'agriculture dans de nombreuses régions, l'ONU a prévenu que la moitié des 38 millions d'Afghans risquait une pénurie alimentaire. Le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité en décembre une résolution facilitant pendant un an l'aide humanitaire à l'Afghanistan, sans enfreindre les sanctions internationales imposées à des personnes et entités liées aux Taliban.

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