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Les Etats-Unis vont «prochainement» envoyer des troupes en Europe de l'Est, annonce Joe Biden

Washington va envoyer «prochainement» un petit nombre de militaires en Europe de l'Est, «dans les pays de l'OTAN». Le secrétaire américain à la Défense a assuré qu'il n'y aurait pas de troupes envoyées en Ukraine pour des «opérations de combat».

Dans la soirée du 28 janvier, le président américain Joe Biden a déclaré à des journalistes à la descente de son avion qu'il comptait envoyer «prochainement» un petit nombre de militaires américains en Europe de l'Est.

Le locataire de la Maison Blanche s'est exprimé en ces termes : «Je vais envoyer des troupes américaines en Europe de l'Est et dans les pays de l'OTAN prochainement. Pas beaucoup.»

Le Pentagone avait annoncé le 24 janvier que les Etats-Unis avaient déjà placé 8 500 militaires en «alerte renforcée» pour renforcer l'OTAN en Europe de l'Est. Joe Biden a toutefois répété qu'il n'était pas question d'envoyer des troupes américaines en Ukraine, un pays qui n'est pas membre de l'alliance militaire.

Pas de troupes américaines en Ukraine pour des opérations de combat

Lors d'une réunion d'information tenue plus tôt dans la journée du 28 janvier, le secrétaire à la Défense des Etats-Unis Lloyd Austin avait fait savoir que des troupes seraient utilisées pour «renforcer la sécurité sur le flanc est de l'OTAN», ajoutant qu'une hypothétique attaque russe ferait l'objet d'une réponse «unifiée» de l'alliance militaire. «Une attaque contre un membre de l'OTAN est une attaque contre nous tous», a-t-il mis en garde, bien que l'Ukraine ne soit pas membre de l'Allicance atlantique.

Lloyd Austin a toutefois semblé lui aussi exclure la participation des troupes américaines à toute action militaire en Ukraine. Il a affirmé que Joe Biden n'avait pas l'intention «d'envoyer des troupes en Ukraine pour des opérations de combat». Le chef du Pentagone a par ailleurs noté qu'un «conflit [n'était] pas inévitable».

Lloyd Austin s'est néanmoins félicité des efforts déployés par les Etats-Unis pour renforcer l'armée ukrainienne via des livraisons d'armes, déclarant que Washington avait envoyé une aide militaire d'un montant de 650 millions de dollars (environ 580 millions d'euros) à Kiev au cours de l'année écoulée. 

Kiev calme les ardeurs des Occidentaux

Ces déclarations s'inscrivent dans un contexte de vives tensions entre l'Occident et Moscou autour de la sécurité en Europe, et de séries d'entretiens et de rencontres diplomatiques visant à les réduire.

Depuis plusieurs semaines, Washington et certains de ses alliés accusent la Russie d'envisager une invasion du territoire ukrainien, ce que Moscou dément catégoriquement. La Russie, de son côté, exprime ses craintes quant à sa sécurité, liée à l'extension de l'OTAN vers l'est et à la perspective de livraisons d'armements offensifs à l'Ukraine, pays voisin. Dans ce contexte, Moscou a proposé à Washington et à l'OTAN des traités prévoyant un renoncement de l'Alliance atlantique à tout élargissement à l'est et un retour à l'architecture sécuritaire construite en Europe après la fin de la guerre froide.

Les Occidentaux refusent à ce jour les exigences russes, invoquant le caractère défensif de l'Alliance atlantique d'une part, et la souveraineté des Etats, devant rester libres de choisir leurs alliances, d'autre part. Or, la Russie fait valoir que les Occidentaux avaient promis verbalement à Moscou à la fin de la guerre froide de ne jamais élargir l'Alliance, promesse mainte fois rompue avec les élargissements successifs de l'OTAN aux pays anciennement dits «de l'Est». Lors d'un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron ayant également eu lieu le 28 janvier, le président russe Vladimir Poutine a exprimé son mécontentement face à ce refus des demandes russes, estimant que l'Occident n'avait pas tenu compte de «préoccupations fondamentales de la Russie».

Le 28 janvier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les Occidentaux à ne pas semer la panique au sujet des tensions avec la Russie. «Nous n'avons pas besoin de cette panique» car «il nous faut stabiliser l'économie» de l'ancienne république soviétique, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'intention des médias étrangers. «La probabilité de l'attaque existe, elle n'a pas disparu et elle n'a pas été moins grave en 2021», mais «nous ne voyons pas d'escalade supérieure à celle qui existait» l'année dernière, a assuré le chef d'Etat ukrainien.