Pegasus : des diplomates finlandais visés par le logiciel espion israélien
- Avec AFP
La diplomatie finlandaise a annoncé que des téléphones mobiles appartenant à certains de ses membres avaient été visés par le logiciel-espion israélien Pegasus.
Des téléphones portables appartenant à des diplomates finlandais ont été espionnés à l'aide du logiciel-espion israélien Pegasus, a annoncé ce 28 février le ministère finlandais des Affaires étrangères.
«Nous pouvons maintenant être sûrs qu'il y a eu un logiciel espion dans nos téléphones», a déclaré à l'AFP le responsable de la sécurité informatique du ministère, Matti Parviainen. Les appareils en question étaient utilisés par des diplomates finlandais en poste à l'étranger. Le ministère n'a pas souhaité communiquer le nombre d'employés visés, ni préciser si l'identité des cybercriminels est connue.
«Nous avons de bonnes hypothèses» sur la durée pendant laquelle les téléphones ont été espionnés, a également déclaré Matti Parviainen. Selon le ministère, les téléphones des diplomates ne traitent que les informations qui sont soit publiques, soit dotées de la classification de sécurité la plus basse. Toutefois, précise-t-il, «les informations et leur source peuvent être confidentielles entre diplomates».
Pegasus a été au centre d'un scandale l'année dernière, après la publication d'une liste d'environ 50 000 cibles potentielles de surveillance dans le monde, dont des journalistes, des hommes politiques, des avocats et des dissidents. Les smartphones infectés par Pegasus se transforment en dispositifs d'espionnage, permettant à l'utilisateur de lire les messages de sa cible, de regarder ses photos, de suivre sa localisation et même de mettre en marche son appareil photo à son insu. La société israélienne NSO, créatrice du logiciel espion, a été placée en novembre dernier sur la liste noire américaine des compagnies menaçant la sécurité d'Etat.
Le propriétaire israélien de Pegasus avait déclaré à l'AFP qu'il n'était vendu qu'«à des organismes légitimes d'application de la loi qui utilisent ces systèmes dans le cadre de mandats afin de lutter contre les criminels, les terroristes et la corruption».