«Préjugé idéologique» : la Chine dénonce le boycott diplomatique de ses JO par les Etats-Unis
La Chine avait prévenu qu'elle prendrait des «contre-mesures» si les Etats-Unis appelaient à un boycott des JO de Pékin en 2022. Le Comité international olympique a de son côté déclaré «respecter pleinement» la décision américaine.
L'absence de représentant diplomatique américains aux Jeux olympiques d'hiver de Pékin de 2022, annoncée par les Etats-Unis le 6 décembre, a agacé la Chine. Elle a dénoncé ce 7 décembre par la voix du porte-parole de sa diplomatie chinoise, Zhao Lijian, le «préjugé idéologique» et «les intentions malveillantes» des Etats-Unis. «Les Etats-Unis paieront le prix de leur mauvais coup. Restez à l'écoute», a-t-il aussi prévenu devant la presse.
Dans la nuit du 6 au 7 décembre, Liu Pengyu, porte-parole de l'ambassade de Chine aux Etats-Unis, a estimé de son côté que les politiciens appelant à boycotter les Jeux le faisaient «pour leurs propres intérêts et postures politiques». «En fait, personne ne se soucierait de savoir si ces personnes viennent ou non, et cela n'a aucun impact sur le succès de Pékin 2022», a-t-il écrit sur Twitter.
Politicians calling for boycott #2022BeijingOlympics are doing so for their own political interests and posturing. In fact, no one would care about whether these people come or not, and it has no impact whatsoever on the #Beijing2022 to be successfully held.
— Liu Pengyu 刘鹏宇 (@SpoxCHNinUS) December 6, 2021
«Franchement, les Chinois sont soulagés d'apprendre la nouvelle, car moins il y aura de responsables américains, moins il y aura de virus», a lui écrit le quotidien chinois Global Times, pour qui Pékin «n'a jamais eu l'intention d'inviter ces politiciens américains». «Si les Etats-Unis veulent à tout prix faire les choses à leur manière, la Chine prendra des contre-mesures fermes», avait par ailleurs affirmé le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Zhao Lijian, quelques heures avant l'annonce de la décision américaine.
Le CIO «respecte pleinement» la décision américaine
Depuis des mois, le gouvernement américain cherchait la meilleure façon de se positionner à l'égard des JO d'hiver, un événement populaire et planétaire organisé du 4 au 20 février 2022 par un pays qu'il accuse de perpétrer un «génocide» contre les musulmans ouïghours du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine. Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme accusent Pékin d'avoir interné dans cette province au moins un million de musulmans dans des «camps de rééducation», des accusations régulièrement balayées par les autorités chinoises.
Avec ce boycott, aucun représentant du gouvernement des Etats-Unis n'assistera aux Jeux olympiques ou paralympiques, mais les athlètes américains, eux, participeront bien aux compétitions. «La présence de responsables gouvernementaux et de diplomates est une décision purement politique pour chaque gouvernement, que le CIO, dans sa neutralité politique, respecte pleinement», a expliqué un porte-parole du Comité international olympique à l'AFP.
La Russie a pour sa part jugé ce 7 décembre que «les affaires olympiques» devaient rester «libres de toute politique», selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, qui a souligné que «l'essentiel [...] est que les athlètes [américains] ne soient pas concernés» par le boycott.