Covid-19 : Mario Monti souhaite des «moyens moins démocratiques» pour diffuser l’information
Effectuant une métaphore entre la pandémie et une situation de «guerre», l’ancien président du Conseil italien Mario Monti a estimé nécessaire que le gouvernement s'implique dans le domaine de l'information au sujet de l’épidémie de Covid-19.
«Nous devons trouver des moyens moins démocratiques de diffuser, seconde par seconde, des informations» : c'est ce qu'a déclaré en direct à la télévision le 27 novembre sur La7, le sénateur à vie et ancien président du Conseil italien Mario Monti au sujet du traitement par les médias de la crise du Covid. «Dans une situation de guerre [...] il faut accepter des limitations aux libertés», a-t-il justifié d’un ton docte.
#inonda Mario Monti: "Bisogna trovare delle modalità meno democratiche nella somministrazione dell'informazione, in una situazione di guerra si devono accettare delle limitazioni alle libertà" @concitadeg@DAVIDPARENZOhttps://t.co/V9pAFyc0p5
— La7 (@La7tv) November 27, 2021
L’allégorie de la guerre lui a plus largement servi pour appuyer son argumentaire. «C'est comme si nous étions en guerre. Mais personne n'a posé le problème de l'adaptation de la politique de communication à la guerre», a-t-il poursuivi soulignant que dans ce cas, cette guerre n'était pas dirigée «contre un autre Etat», mais bien «contre une chose commune à tout le monde».
Mario Monti a ainsi estimé qu’«au fur et à mesure de la progression de la pandémie ou lors de futures catastrophes sanitaires», il faudrait «trouver un système qui [...] dose les informations depuis le sommet», tout en conciliant ce système avec «la liberté d'expression».
Inspiré et instruit par les autorités sanitaires, le gouvernement «doserait» l'information
Dans une telle perspective, ce serait selon l’ancien président du Conseil italien au «gouvernement, inspiré et instruit par les autorités sanitaires» de «doser», selon ses termes, l'information.
Il a tenté par la suite d’atténuer la portée de ses propos en se défendant d’avoir voulu parler de toute forme de censure. «Pas de censure, plutôt un nouveau rôle pour l'information dans une situation d’urgence», a-t-il ainsi assuré tout reconnaissant par la suite avoir «utilisé une expression malheureuse et inappropriée».
Expliquant que de multiples restrictions des libertés fondamentales avaient été imposées à la population, Mario Monti s’est demandé s’il était «opportun» que chaque chaîne de télévision consacre des heures chaque jour à la pandémie de Covid-19. «Et ce n'est pas parce qu'elle touche au monde de l'information [que cette question] doit être considérée comme une question illégitime et profanatrice», a-t-il insisté.
L'Italie a depuis peu instauré un second pass sanitaire, qui favorise notamment les personnes vaccinées, et qui entrera en application le 6 décembre. Il se substituera notamment au green pass classique pour quiconque souhaite accéder aux lieux accueillant du public, comme les stades de football.