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Thomas de Maizière aux réfugiés afghans : «L'Afghanistan est relativement sûr, restez chez vous»

Le ministre allemand de l'Interieur s'est indigné du nombre trop important de réfugiés afghans en Allemagne, ajoutant que les efforts entrepris par l'Allemagne en Afghanistan devaient inciter les Afghans à rester chez eux.

S'exprimant devant la presse mercredi, Thomas de Maizière a indiqué, sans préciser de chiffres, que l’Afghanistan était désormais «en deuxième position des pays d'origine parmi les demandeurs d'asile en Allemagne», chose qu'il juge désormais «inacceptable».

«On est d'accord avec le gouvernement afghan sur le fait que nous ne voulons pas de ça», a-t-il dit, appelant les jeunes et les représentants de la classe moyenne afghane à «rester chez eux pour reconstruire leur pays», plutôt que de venir en Allemagne.

Le ministre allemand a justifié ses dires en expliquant que la présence de soldats et de policiers allemands en Afghanistan contribuait à rendre le pays plus sûr et que «beaucoup d'argent destiné à l'aide au développement s'est écoulé vers l'Afghanistan». «On peut donc s'attendre à ce que les Afghans restent dans leur pays», a-t-il martelé, promettant même des «expulsions».

Thomas de Maizière a insisté sur le fait qu'il existait désormais dans le pays des «régions sûres», où il est possible de se réfugier, même si la sécurité n'est pas garantie partout.

«C'est pourquoi je le dis de manière claire aujourd'hui : les gens qui viennent d'Afghanistan en tant que réfugiés ne peuvent pas s'attendre à tous pouvoir rester en Allemagne», a-t-il souligné.

De janvier à septembre, environ 577 000 personnes comptant demander l'asile en Allemagne ont été enregistrées par les autorités. Parmi elles, on a répertorié 51 643 Afghans, ce qui les place en troisième position derrière les Syriens et les Albanais.

L'Allemagne s'attend à devoir accueillir cette année entre 800 000 et un million de demandeurs d'asile. Et donc, même si le gouvernement a indiqué qu'il maintenait sa politique de la porte ouverte, il a en parallèle adopté une série de mesures pour accélérer les expulsions de migrants économiques, en particulier ceux qui sont originaires des Balkans.

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C'est cependant la première fois que le ministère de l'Intérieur allemand présente l'Afghanistan comme un pays «relativement sûr», ce qui contredit les rapports récents de l'ONU et les décisions des Etats-Unis et du Royaume-Uni de laisser des troupes dans ce pays au-delà de 2016.

En effet, en septembre dernier, près de la moitié des régions d’Afghanistan ont été considérées, par les Nations unies, comme présentant un risque élevé, voire extrême. Une région où le niveau d’insécurité est considéré comme extrême est selon l’ONU, totalement désertée de présence gouvernementale.

La récente bataille de Kunduz a, elle, confirmé le retour en force des Talibans, qui ont retrouvé une puissance comparable à celle qu'ils avaient avant 2001, selon un autre rapport de l'ONU.