Quatorze ans de guerre… pour presque rien. Voilà ce qu’inspire la lecture d’un rapport de l’Organisation des Nations Unies (ONU) publié par le New York Times. D’ailleurs, preuve de la situation très difficile dans le pays, la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan a évacué, au cours des deux dernières semaines, quatre de ses 13 bureaux dans le pays : le plus haut niveau ces dernières années pour des raisons de sécurité.
Ainsi, en septembre, près de la moitié des régions d’Afghanistan ont été considérées, par les Nations unies, comme relevant un risque élevé, voire extrême. Une région où le niveau d’insécurité est considéré comme extrême est ainsi, selon l’ONU, totalement désertée de présence gouvernementale.
Le New York Times explique aussi de de nombreuses provinces qui sont censées être sous contrôle du gouvernement afghan sont en réalité aux mains des Talibans, les autorités ne détenant en réalité que des bâtiments gouvernementaux dans la capitale du district. Et ces derniers sont souvent assiégés par les Talibans.
La récente prise de la ville de Kunduz, depuis reperdue par les Talibans, montre en tout cas la force renaissante de ces derniers, qui ont eu la main sur l’Afghanistan de 1996 jusqu’à l’invasion américaine en 2001. Plusieurs témoignages ont d’ailleurs mis en avant, à Kunduz, la violence des Talibans qui auraient multiplié les exactions envers les femmes dans cette ville de nouveau en possession du gouvernement. Durant leur contrôle sur la ville, les Talibans ont ainsi mis à sac trois stations de radio gérées par des femmes, pillé une école de filles et vandalisé des agences de promotion de la femme, a rapporté l’AFP.
Face au constat sans appel du retour en force des Talibans et à l’incapacité du gouvernement afghan de lutter contre cette expansion, Barack Obama a prévu que 5500 soldats resteraient en Afghanistan jusqu'en 2017, alors que ces derniers devaient quitter le territoire afghan avant la fin de l’année 2016. Et le président américain n'entend pas mener cette mission à bien tout seul. «Nous nous attendons à ce que l'engagement américain suscite l'engagement d'autres membres» de la coalition de l'Otan a ainsi affimé le secrétaire à la Défense Ashton Carter.