«Good Information» : Soros finance une initiative de lutte contre la «désinformation»
Cet «incubateur civique engagé [pour] augmenter le flux de bonnes informations en ligne» est financé en partie par de riches personnalités, telles que le milliardaire américain George Soros ou le cofondateur de LinkedIn.
Fondateur du réseau Open Society, le milliardaire américain George Soros soutient désormais financièrement une initiative médiatique intitulée Good Information dont la mission est de promouvoir les «bonnes informations» en opposition aux fake news.
Créée aux Etats-Unis, Good Information, Inc. a été lancé le 26 octobre en tant qu'«incubateur civique engagé à investir dans des solutions immédiates pour contrer la désinformation et augmenter le flux de bonnes informations en ligne», et se présente comme une «société d'intérêt public qui s'engage à restaurer la confiance sociale et à renforcer la démocratie», comme il est expliqué dans un communiqué de presse mis en ligne le 26 octobre.
Selon le site Axios, Good Information Inc. pourrait financer des entreprises existantes ou la création de nouvelles afin de combler un déficit d'accès à l'information de qualité aggravé, selon ses fondateurs, par la disparition de la presse locale additionnée à un accès payant à la presse nationale.
Des financeurs et une dirigeante très liés au parti démocrate
D'après le communiqué de presse, l'initiative est financée par George Soros mais aussi par Reid Hoffman, cofondateur de LinkedIn, par Ken et Jen Duda, investisseurs de la Silicon Valley, ainsi que par le fonds d'investissement Incite Ventures. George Soros finance régulièrement des candidats du parti démocrate et, en 2018, Reid Hoffman s'était excusé publiquement d'avoir financé New Knowledge, un groupe technologique ayant admis avoir mené une campagne sous faux drapeaux de faux bots présentés comme russes afin de faire élire un candidat démocrate en Alabama.
A la tête ву Good Information Inc. se trouve Tara McGowan, une figure du parti démocrate ayant travaillé sur les campagnes de Barack Obama et d'Hillary Clinton en 2012 et 2016. Elle a également dirigé une ONG appelée Acronym, qui a en 2020 dépensé 100 millions de dollars dans une campagne publicitaire numérique contre Donald Trump. Acronym serait sur le point de vendre son média en ligne Courier Newsroom à Good News, bien que celui-ci ait été accusé par NewsGuard – un autre acteur de la lutte contre la désinformation – de publier des fake news et d'être une «opération politique clandestine», dans les colonnes du Washington Post.
Tara McGowan a néanmoins vanté les mérites Good Information qui permettra selon elle de réparer un «écosystème de l'information fracturé et diviseur» et qui constitue «un défi à relever pour la démocratie américaine». «La crise de l'information est plus importante que la politique», a-t-elle estimé, en précisant que la situation était aggravée «pour leur propre bénéfice financier» par les «grandes plateformes technologiques comme Facebook».
One thing that the #FacebookPapers make abundantly clear is that bad information flowing online is one of the gravest threats that we face as a society - and major tech platforms like @Facebook are making it much, much worse for their own financial gain.
— Tara McGowan (@taraemcg) October 26, 2021
Afin que cette nouvelle entité ne soit pas accusée de parti pris démocrate, Tara McGowan a cité dans la liste des médias que Good Information pourrait soutenir The Bulwark, «un site d'information de centre-droit fondé en opposition au Trumpisme», selon ses termes.