Angela Merkel, sur le départ, monte au front pour soutenir son dauphin Armin Laschet en difficulté
- Avec AFP
Lors d'un meeting à Aix-la-Chapelle, la chancelière allemande Angela Merkel, qui quitte ses fonctions après 16 ans au pouvoir, a appelé le 25 septembre à voter pour Armin Laschet, le candidat de la CDU.
A la veille des élections législatives outre-Rhin, qui auront lieu ce 26 septembre, Angela Merkel a appelé les électeurs allemands à voter pour le candidat conservateur Armin Laschet au cours d’un meeting électoral qui se tenait à Aix-la-Chapelle.
Dans sa dernière apparition publique en tant que chancelière, Angela Merkel a livré un vibrant plaidoyer en faveur du candidat de son parti, la CDU, devancé dans les sondages par le social-démocrate du SPD Olaf Scholz. «Armin Laschet a montré tout au long de sa vie politique ce qu'il peut réaliser, pas seulement en théorie, mais avec passion et engagement», a-t-elle déclaré. Elle a également appelé les électeurs allemands à se projeter dans l'avenir. «Il faut prendre les bonnes décisions, c'est ce qui compte pour vous demain, car il s'agit de votre pays et vous décidez de votre futur gouvernement» qui devra assurer «la prospérité, la sécurité et la paix», a ainsi souligné la chef du gouvernement.
La chancelière allemande a loué les qualités et le bilan politique régional de celui qui commença sa carrière professionnelle comme journaliste avant de se diriger vers la politique. «Il [Armin Laschet] a appris la politique en partant de zéro et il dirige cet Etat de Rhénanie-du-Nord-Westphalie comme un Etat fédéral prospère», a-t-elle déclaré. Dans son discours, Angela Merkel a également tenu à rappeler l’importance que revêt cette élection. «Il s'agit de votre avenir, de l'avenir de vos enfants et de l'avenir de leurs parents et ce n'est que tous les quatre ans que vous avez l'occasion de décider au niveau fédéral qui doit façonner cet avenir pour vous à Berlin», a lancé la chancelière.
Incarnation d’une ligne s’inscrivant dans la continuité de la politique menée par la chancelière, le choix d’Armin Laschet traduit également la difficulté des conservateurs allemands à s’émanciper de la figure d’Angela Merkel. Comme le souligne l'AFP, la chancelière reste très populaire au sein de l’opinion publique allemande, à tel point que le principal adversaire d'Armin Laschet, le candidat social-démocrate Olaf Scholz, se revendique lui aussi de son héritage politique.
La tâche est d’autant plus ardue qu'Armin Laschet a multiplié les «gaffes» ces derniers mois, avec pour conséquence de voir sa popularité chuter. Par exemple, en juillet dernier, il fut surpris par les caméras riant aux éclats au moment même où le président allemand rendait un hommage solennel aux victimes des inondations qui ont dévasté l’ouest du pays.
Les verts en pivot de la future coalition au pouvoir ?
La chancelière allemande était restée très discrète pendant la campagne électorale. Or, si Angela Merkel a décidé de sortir de sa réserve, c'est que les conservateurs sont confrontés à un scénario inédit. Véritable pilier de la politique allemande, la CDU a toujours réussi à capter plus de 30% des suffrages aux scrutins nationaux. Cependant, du fait de l'impopularité de leur candidat, les conservateurs sont aujourd’hui confrontés à la possibilité de subir la pire défaite électorale de leur histoire. Selon les récents sondages, les sociaux-démocrates arrivent en tête avec 25% des intentions de vote, contre 21 à 23% des suffrages pour la CDU/CSU.
Les écologistes auront probablement un rôle décisif dans la formation de la future coalition. Toutefois malgré l'importance des questions climatiques dans la campagne, et le traumatisme du pays touché par des crues meurtrières en juillet, la cause écologiste n'a toutefois pas progressé autant que l'espéraient les Verts, un temps donnés en lice pour décrocher la chancellerie. Cependant, selon les sondages, la candidate des Verts Annalena Baerbock obtiendrait 15% des suffrages, s'adjugeant la troisième place, devant le parti libéral FDP autour de 11%.
Les Verts devraient donc jouer un rôle pivot dans la future coalition, dont la formation s'annonce encore plus complexe que par le passé : elle devrait nécessiter trois partis pour succéder à l'actuelle GroKo (grande coalition) composée de l'Union CDU/CSU et du SPD.