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Afghanistan : le monde réagit à la victoire éclair des Taliban, les évacuations se poursuivent

Alors que les Taliban ont pris le contrôle de Kaboul, les réactions se multiplient à l'international, avec comme priorité pour les Occidentaux d'évacuer leurs ressortissants à partir de l'aéroport de la ville, où la situation reste chaotique.

Jeudi 19 août

Une résistance aux Taliban s'organise dans le Panchir avec le vice-président Amrullah Saleh et le fils du défunt commandant Massoud, a souligné ce 19 août le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, appelant à des pourparlers en vue d'un «gouvernement représentatif» en Afghanistan. «Les Taliban ne contrôlent pas tout le territoire de l'Afghanistan. Des informations arrivent sur la situation dans la vallée du Panchir où se concentrent les forces de la résistance du vice-président Saleh et d'Ahmad Massoud», a-t-il relevé lors d'une conférence de presse à Moscou.

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne a estimé ce 19 août que la prise du pouvoir par les Taliban en Afghanistan représentait «le plus important évènement géopolitique» depuis la crise de Crimée en 2014 et «une nouvelle opportunité» pour la Chine, la Russie et la Turquie d'«étendre leur influence» en Asie centrale.

S'exprimant devant le Parlement européen, Josep Borrell a par ailleurs réaffirmé la nécessité pour l'Europe de «discuter avec les Taliban» pour contenir la crise humanitaire, sans évoquer pour autant une reconnaissance diplomatique formelle du nouveau pouvoir afghan.

Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes a réitéré ce 19 août qu'il n'y aurait de la part de la France «aucune reconnaissance» ni «complaisance» avec les Taliban, et dit souhaiter la poursuite du «processus politique» en cours.

«Il n'y a aucun contact politique, il n'y aura aucune complaisance, aucune connivence de quelque sorte que ce soit avec le régime taliban. Il n'y a pas de "talibanisme" soft», a martelé sur Franceinfo Clément Beaune. «On a aujourd'hui le pire en Afghanistan. Si, au gouvernement, il y avait d'autres factions politiques que les Taliban dans un gouvernement plus large [...] ce serait une un peu moins mauvaise nouvelle», a-t-il estimé.

Joe Biden a reconnu le 18 août des «difficultés» dans les évacuations d'Afghanistan et répondu aux critiques en affirmant que le retrait des troupes américaines après 20 ans de guerre avait toujours porté le risque d'une forme de «chaos». Questionné sur la date-butoir du 31 août qu'il a fixée pour un retrait total d'Afghanistan, il a dit envisager de la repousser mais seulement pour extraire du pays des citoyens américains.

«Nous déterminerons le moment venu qui est encore là-bas», a déclaré le président américain dans un extrait d'entretien diffusé par la chaîne ABC. «S'il y a encore des citoyens américains, nous resterons pour les faire sortir», a-t-il ajouté, sans préciser les intentions américaines concernant les Afghans qui n'auraient pas réussi à gagner l'aéroport de Kaboul d'ici là. «L'idée selon laquelle il y avait un moyen de sortir sans que le chaos s'ensuive, je ne vois pas comment cela est possible», a-t-il également expliqué.

Mercredi 18 août

«Rien» n'indiquait que l'armée et le gouvernement afghans s'effondreraient aussi vite face à l'avancée des combattants talibans, selon le plus haut gradé américain, le général Mark Milley.

Les forces de sécurité afghanes avaient «la formation, la taille et la capacité de défendre leur pays et c'était une question de volonté et de leadership. Et ni moi, ni personne d'autre n'a anticipé l'effondrement d'une armée de cette taille en 11 jours», a dit le chef d'état-major américain.

Les Etats-Unis évacueront d'Afghanistan autant de candidats au départ que «possible», a affirmé le 18 août le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin. «Nous allons évacuer tous ceux que nous pouvons physiquement, possiblement évacuer et nous conduirons ces opérations aussi longtemps que possible», a-t-il dit en s'exprimant publiquement pour la première fois depuis la prise de pouvoir des Taliban.     

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé qu'il suspendait les aides en faveur de l'Afghanistan en raison de l'incertitude entourant le statut des dirigeants à Kaboul après la prise de contrôle du pays par les talibans.

«Comme toujours, le FMI est guidé par les vues de la communauté internationale», a déclaré une porte-parole à l'AFP. «Il y a actuellement un manque de clarté au sein de la communauté internationale concernant la reconnaissance d'un gouvernement en Afghanistan, en conséquence de quoi le pays ne peut pas accéder aux DTS [droits de tirage spéciaux] ou à d'autres ressources du FMI», a-t-elle ajouté.

Des responsables talibans ont rencontré l'ancien président afghan Hamid Karzai à Kaboul au lendemain de leur engagement à œuvrer à la réconciliation nationale, un geste que le dernier chef de l'Etat Ashraf Ghani, en fuite à l'étranger, a approuvé. 

Les Taliban ont fouillé cette semaine les domiciles «d'au moins quatre journalistes et employés» de médias, selon les informations du Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ). 

D'autre part, le CPJ, une ONG basée à New York, «enquête sur des informations de presse datant d'aujourd'hui et affirmant que des militants Taliban ont frappé au moins deux journalistes dans la ville de Jalalabad, dans la province de Nangarhar, où ils couvraient une manifestation contre la prise de pouvoir du groupe», précise-t-il dans un communiqué. 

Karim Pakzad, chercheur à l’IRIS et spécialiste de l’Afghanistan s'est exprimé sur RT France. Selon lui, il n'y a plus aucun avenir politique pour l'ancien président Ashraf Ghani en fuite. 

Il explique par ailleurs que les Taliban eux-mêmes étaient surpris de prendre Kaboul aussi facilement et qu'ils sont actuellement en pleines négociations. «Ils ont tiré les leçons du passé, ils savent que le monde entier les regarde et ils essayent d'avancer très pragmatiquement», analyse-t-il. 

Le département d'Etat américain a accusé les Taliban de ne pas tenir leur promesse de laisser un libre accès aux Afghans qui souhaitent se rendre à l'aéroport de Kaboul, où s'organise le départ de personnes craignant le nouveau régime. 

L'ancien président afghan Ashraf Ghani a annoncé qu'il allait «parler à la nation».

«La question de la reconnaissance n'est pas une question d'actualité pour la France aujourd'hui», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian au micro de BFM TV. 

Au micro de RT France, l'ancien président de l'association France - Terre d'asile dit ne pas croire «à un tsunami migratoire en provenance d’Afghanistan». 

«Nous sommes profondément inquiets pour les femmes et filles en Afghanistan, pour leurs droits à l'éducation, au travail et à la liberté de circulation. Nous appelons ceux qui occupent le pouvoir et les autorités à travers l'Afghanistan à garantir leur protection», peut-on lire ce 18 août dans une déclaration commune des Etats-Unis et de l'Union européenne.

«[Les Taliban] seront jugés sur les actes, pas sur les paroles», a averti le Premier ministre britannique Boris Johnson lors d'une session extraordinaire du Parlement ce 18 août consacrée à la situation en Afghanistan.

«Nous jugerons ce régime sur les choix qu'il fait et sur ses actes, plutôt que sur ses paroles. Sur son comportement face au terrorisme, au crime et aux stupéfiants, ainsi que sur l'accès humanitaire et le droit des filles à recevoir une éducation», a déclaré le chef de gouvernement devant les députés.

Dans la nuit du 17 au 18 août, la France a exfiltré de Kaboul vers Abou Dhabi 216 personnes dont «184 Afghans de la société civile en besoin de protection», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères cité par l'AFP.

«Près de 200 Afghans qui ont travaillé pour la France ou qui sont menacés viennent d’être évacués de Kaboul. Ainsi que des Français et des ressortissants étrangers. À nos armées, policiers et équipes diplomatiques qui organisent ces opérations sensibles, merci. On continue», a de son côté écrit le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, sur les réseaux sociaux.

Selon l'Etat-Major des Armées, un avion de transport de troupes A330 Phénix a également décollé de métropole dans la nuit pour rejoindre les Emirats arabes unis. Il est attendu en France dans la journée avec les rapatriés, sur un aéroport qui n'a pas été précisé. Comme le rapporte l'AFP, la France a par ailleurs rapatrié quatre Néerlandais, un Irlandais et deux Kenyans.

Le gouvernement britannique a annoncé lancer un dispositif destiné à accueillir «à long terme» 20 000 réfugiés afghans, dont 5 000 la première année, à la veille d'une session extraordinaire du parlement consacrée à la crise liée au retour des Taliban au pouvoir.

Le président américain Joe Biden et le Premier ministre britannique Boris Johnson ont convenu lors d'un entretien téléphonique de participer la semaine prochaine à un sommet virtuel du G7 sur l'Afghanistan, ont fait savoir la Maison Blanche et Downing Street dans deux communiqués.

Mardi 17 août

Sur Radio France, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré à propos du nouveau pouvoir qui se met en place à Kaboul : «Il faut un gouvernement, vraiment inclusif et représentatif, qui montre que les Taliban ont changé», ajoutant ensuite avec optimisme : «La meilleure preuve de ce qu'ils annoncent serait de faire en sorte qu'il y ait un gouvernement de transition, qui montre que les Taliban veulent respecter le droit, mettre fin aux violences et faire en sorte que les populations civiles se sentent en sécurité.»

Le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies a annoncé qu'il tiendrait une session spéciale le 24 août pour examiner «les inquiétudes sérieuses concernant les droits de l'Homme» après la prise du pouvoir par les Taliban en Afghanistan.

Les Taliban sont «prêts à protéger» l'accès à l'aéroport de Kaboul pour les civils évacués par les Américains, a assuré le conseiller du président Joe Biden à la Sécurité nationale, Jake Sullivan.

Le Canada «n'a pas l'intention de reconnaître un gouvernement taliban», a déclaré le Premier ministre Justin Trudeau.

Angela Merkel s'est dite ouverte à l'accueil «contrôlé» de réfugiés afghans «particulièrement vulnérables» qui fuient le régime taliban, tout en admettant la difficulté de trouver un accord sur le sujet entre partenaires européens.

L'UE «devra parler» aux Taliban «aussi vite que nécessaire», car ces derniers «ont gagné la guerre» en Afghanistan, a déclaré Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, observant que l'intervention occidentale avait échoué dans son objectif de construction d'un Etat afghan.

L'avion transportant les premiers ressortissants français et étrangers évacués de Kaboul par la France est arrivé cet après-midi à l'aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Il est «trop tôt» pour décider du maintien ou non de l'ambassade de France à Kaboul, qui dépendra de l'évolution de la situation après la prise du pouvoir par les Taliban, a indiqué l'Elysée.

Pour le moment, l'ambassade reste opérationnelle même si elle a été délocalisée à l'aéroport de Kaboul, où l'ambassadeur David Martinon et son équipe gèrent les opérations d'évacuation des derniers ressortissants français et des Afghans ayant travaillé pour la France.

Le chef de la diplomatie du Qatar, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, a appelé les Taliban, qui disposent d'un bureau politique à Doha, à protéger les civils afghans.

Selon le porte-parole des Taliban, le mollah Abdul Ghani Baradar, co-fondateur et numéro deux des Taliban, est rentré en Afghanistan.

Les Taliban entravent l'accès à l'aéroport de Kaboul aux candidats afghans au départ, a déploré le gouvernement allemand.

«Autour de l'aéroport de Kaboul, des postes de sécurité ont été mis en place par les talibans pour en contrôler l'accès», indique le ministère allemand de la Défense dans un rapport dont l'AFP a obtenu copie.

Le gouvernement allemand a annoncé la suspension de son aide au développement à l'Afghanistan désormais contrôlé par les Taliban. «La coopération au développement du gouvernement est actuellement suspendue», a déclaré le ministre au Développement Gerd Müller dans un entretien au quotidien régional Rheinische Post alors que, selon le chef de la diplomatie, l'Allemagne verse chaque année au total 430 millions d'euros d'aide à ce pays.

Le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés a demandé d'«interdire les retours forcés de ressortissants afghans» et s'est félicité des récentes mesures prises par plusieurs Etats pour suspendre temporairement les expulsions de demandeurs d'asile déboutés.

De son côté, le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a demandé à la communauté internationale d'apporter tout son soutien aux Afghans qui se trouvent confrontés à un «risque imminent» dans leur pays, sous le nouveau régime des Taliban.

La ministre allemande de la Défense a appelé l'Otan à tirer les leçons de son échec en Afghanistan : «Il y a beaucoup de sujets sur lesquels nous devons nous pencher au sein de l'Otan», a estimé Annegret Kramp-Karrenbauer sur la chaîne de télévision ZDF. 

Les ambassadeurs des pays de l'Otan tiennent dans la journée une réunion d'urgence pour discuter de la situation en Afghanistan. La ministre a aussi laissé entendre que les pays européens pourraient être amenés à assumer à l'avenir des tâches endossées jusqu'ici par les Etats-Unis.

Les scènes de détresse à l'aéroport de Kaboul sont «une honte pour l'Occident», a jugé le président allemand Frank-Walter Steinmeier, insistant sur la «tragédie humaine» vécue par les Afghans qui tentent désespérément de quitter le pays et «dont nous sommes co-responsables». C'est «une césure politique qui nous ébranle et va changer le monde», a également assuré le chef d'Etat.

L'Allemagne «doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre en sécurité» ses ressortissants «ainsi que tous les Afghans qui les ont soutenus pendant des années», selon lui. Un avion militaire allemand, qui a pu atterrir dans la nuit à Kaboul, n'a réussi au bout du compte à emporter avec lui que sept personnes, alors que des centaines attendent de pouvoir gagner l'Allemagne.

La Turquie a estimé ce 17 août que les messages envoyés par les Taliban depuis leur prise du pouvoir à Kaboul avaient été «positifs», ajoutant qu'elle avait des discussions avec le mouvement islamiste radical.

«Nous accueillons de manière positive les messages envoyés jusqu'à présent par les Taliban, que ce soit aux étrangers et aux représentations diplomatiques, mais aussi à leur propre peuple. Nous espérons que cela se reflétera dans leurs actes», a déclaré le chef de la diplomatique turque Mevlüt Cavusoglu lors d'une conférence de presse.

Un Airbus A310 a décollé d'Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, et est attendu ce 17 août après-midi à l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, avec à son bord 45 ressortissants français et de pays partenaires exfiltrés de Kaboul par les autorités françaises, a indiqué à l'AFP le ministère des Armées.

«L'avion a décollé, il est attendu dans l'après-midi», a-t-on précisé de même source. D'autres rotations sont prévues dans les heures et jours à venir pour évacuer tous les ressortissants français, ainsi que des Afghans ayant travaillé pour des organisations françaises et qui quittent le pays après sa chute aux mains des Taliban.

Les Etats-Unis ont affirmé qu'ils ne reconnaîtraient un gouvernement mené par les Taliban en Afghanistan qu'à la condition que ces derniers respectent les droits des femmes et rejettent les terroristes.

«Concernant notre position vis-à-vis d'un quelconque futur gouvernement en Afghanistan, elle dépendra du comportement de ce gouvernement. Elle dépendra du comportement des Taliban», a déclaré le porte-parole du département d'Etat Ned Price devant la presse.

Le département d'Etat américain a par ailleurs refusé de dire si les Etats-Unis reconnaissaient toujours Ashraf Ghani comme le président de l'Afghanistan.

«C'est donc une question sur laquelle nous travaillons avec la communauté internationale», a répondu à ce propos Ned Price.

Le trafic a repris à l'aéroport de Kaboul, a annoncé le général américain Hank Taylor depuis le Pentagone. 

La situation à l'aéroport, dont les pistes ont été envahies par des milliers de personnes tentant désespérément de fuir l'Afghanistan, avait empiré au point que tous les vols avaient dû être suspendus plusieurs heures dans l'après-midi.

Lundi 16 août

Silencieux depuis plusieurs jours face à la plus grave crise depuis son élection, Joe Biden a finalement écourté son séjour à Camp David, lieu de villégiature des présidents américains, pour s'exprimer sur la situation en Afghanistan.

Le chef d'Etat a «défendu fermement», sa décision de retirer les troupes américaines d'Afghanistan, en dépit des scènes de chaos à l'aéroport de Kaboul. 

Le président américain n'a, par ailleurs, pas hésité à rejeter la responsabilité de la déroute de l'armée afghane sur celle-ci, assurant que Washington lui avait donné «toutes les options» possibles pour combattre les Taliban.


Alors que l'Afghanistan tombe aux mains des Taliban, Emmanuel Macron a assuré dans une allocution télévisée que Paris était pleinement mobilisé pour poursuivre les dernières évacuations. Il entend en outre porter une initiative européenne contre les flux migratoires importants.

Le premier des trois avions affrétés par l'Allemagne pour évacuer ses ressortissants d'Afghanistan s'est dérouté vers la capitale ouzbèke Tachkent, faute d'avoir pu atterrir à l'aéroport de Kaboul.

L'avion de transport A400M a tourné pendant plus d'une heure au-dessus de Kaboul avant de changer de destination, a déclaré le lieutenant général Markus Laubenthal à la chaîne de télévision publique ZDF.

Un porte-parole du ministère des affaires étrangères avait fait savoir un peu plus tôt qu'aucun vol ne quittait l'aéroport de Kaboul parce que la piste d'atterrissage était bloquée par des personnes tentant de fuir le pays.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé à la formation, via des négociations, d'un nouveau gouvernement en Afghanistan qui soit «uni, inclusif et représentatif, y compris via une participation pleine, égale et significative des femmes».

Les 15 membres du Conseil, qui se sont réunis pour discuter de l'Afghanistan après la prise de Kaboul par les Taliban, ont aussi appelé à un arrêt immédiat des hostilités et des atteintes aux droits humains, ainsi qu'à un accès immédiat et sans entrave de l'aide humanitaire. 

Angela Merkel a reconnu que l'intervention en Afghanistan n'avait «pas été aussi fructueuse» qu'espéré. «Il est désormais acquis qu'Al-Qaïda ne peut plus mener d'attaques contre les Etats-Unis depuis l'Afghanistan, comme ils l'ont fait le 11 septembre 2001, mais tout ce qui a suivi n'a pas été aussi fructueux et n'a pas été réalisé comme nous l'avions prévu», a déploré la dirigeante allemande lors d'une conférence de presse à Berlin.

La chancelière allemande a par ailleurs annoncé une coordination avec le président français Emmanuel Macron au sujet des évacuations en Afghanistan. 

La communauté internationale a «mal évalué» la situation en Afghanistan, où les Taliban se sont très rapidement emparés du pouvoir à la suite du retrait des troupes étrangères, a estimé le chef de la diplomatie allemande.

«Il n'y a rien à dire de plus. Nous tous, le gouvernement, les services de renseignement, la communauté internationale, nous avons mal évalué» la situation en Afghanistan, a dit Heiko Maas. «Après le retrait des troupes, nous n'étions certainement pas en mesure d'évaluer que les forces armées afghanes n'étaient pas prêtes à affronter les Taliban», a précisé le ministre lors d'une courte déclaration.

«C'était une erreur d'appréciation de notre part à tous et nous en parlerons certainement», a-t-il encore dit, voulant «tirer des leçons et des conséquences» de toute cette affaire.

Boris Johnson et Emmanuel Macron sont convenus que le Royaume-Uni et la France devaient collaborer au Conseil de sécurité de l'ONU sur la question de l'Afghanistan, notamment avec un possible projet de résolution commun, a fait savoir Downing Street.

Le Premier ministre britannique a exprimé lors d'un entretien avec le président français son souhait de réunir par visioconférence les dirigeants du G7 dans les prochains jours, ont indiqué ses services.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, ont discuté par téléphone de la situation en Afghanistan et ont convenu de poursuivre les consultations avec la Chine, le Pakistan et les Nations unies, a déclaré la diplomatie russe.

Sergueï Lavrov s'est également entretenu par téléphone avec son homologue chinois Wang Yi et a discuté de la coordination politique concernant la situation en Afghanistan et ses implications pour la région, a précisé le ministère.

Le porte-parole du Pentagone a estimé que le gouvernement afghan s'était effondré car il «manquait de leadership».

«On peut financer, on peut former, on peut conseiller, on peut assister», a déclaré John Kirby au cours d'un point de presse. «On ne peut pas acheter la force de caractère, on ne peut pas acquérir du leadership, et le leadership manquait», a-t-il ajouté.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré sur Twitter que la Chine respectait «la volonté et le choix du peuple afghan», alors que la situation en Afghanistan connait «des changements majeurs».

«La Chine a noté que les Taliban afghans avaient déclaré hier que la guerre en Afghanistan était terminée et qu'ils organiseraient des pourparlers visant à former un gouvernement islamique ouvert et inclusif en Afghanistan et prendraient des mesures responsables pour protéger la sécurité des citoyens afghans et des missions étrangères», a-t-il écrit.

«La Chine espère voir ces décisions mises en œuvre afin d'assurer une transition en douceur en Afghanistan, de tenir à distance le terrorisme et les actes criminels, et de s'assurer que le peuple afghan reste éloigné de la guerre et reconstruise sa patrie», a ajouté le diplomate.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a félicité les Taliban pour leur «victoire», après la reprise du pouvoir par les insurgés en Afghanistan.

Considéré comme terroriste par des pays occidentaux et Israël, le groupe armé palestinien «félicite le mouvement des Taliban et ses courageux dirigeants pour cette victoire, qui est l'aboutissement de son long combat durant ces 20 dernières années», a-t-il indiqué dans un communiqué.

Les soldats américains ont tué à l'aéroport de Kaboul deux hommes armés, qui selon un responsable du Pentagone, auraient «brandi leurs armes d'un air menaçant». Washington, qui ne sait pas s'il s'agit de Taliban, estime que c'est un incident isolé.

Plus tôt dans la journée, Reuters, citant plusieurs témoins, avait fait état de cinq morts à l'aéroport de Kaboul, ce qui donnerait donc un bilan de sept morts. L'agence de presse britannique n'avait pas précisé comment ces personnes avaient trouvé la mort.

Sur des images dramatiques diffusées sur les réseaux sociaux, on peut notamment voir plusieurs hommes, accrochés à un avion de transport militaire américain, faire une chute mortelle peu après le décollage.

Tous les vols civils et militaires ont été suspendus à l'aéroport de Kaboul en raison de l'irruption sur le tarmac d'une foule d'Afghans tentant désespérément de quitter le pays après le retour des Taliban, a déclaré le porte-parole du Pentagone.

«Les forces militaires américaines sont sur place et travaillent avec d'autres militaires, turcs et internationaux, pour disperser les gens. Nous ne savons pas combien de temps cela va prendre», a affirmé John Kirby.

Le représentant permanent de la Russie aux Nations unies a déclaré au Conseil de sécurité de l'ONU qu'il était «inutile de paniquer» car «un bain de sang généralisé parmi les civils a été évité».

Le président des Etats-Unis Joe Biden va s'adresser aux Américains à 21h45 (heure française) sur la situation en Afghanistan, a annoncé la présidence dans un communiqué.

Le chef d'Etat, silencieux depuis plusieurs jours face à la prise de contrôle du pays par les Taliban et à l'évacuation chaotique des Américains encore présents en Afghanistan, écourte pour ce faire son séjour à Camp David, lieu de villégiature des présidents américains.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé la communauté internationale à s'unir pour «supprimer la menace terroriste» en Afghanistan, après la prise de Kaboul par les Taliban.

Le Pentagone a fait savoir que le chef des forces américaines à Kaboul avait rencontré les Taliban à Doha, au Qatar, pour leur demander de ne pas attaquer l'aéroport de la capitale afghane.

La diplomatie russe a estimé que la situation en Afghanistan se stabilisait, les Taliban y assurant «l'ordre public» après l'effondrement du pouvoir afghan. 

«La situation à Kaboul et en Afghanistan se stabilise. Les Taliban procèdent au rétablissement de l'ordre public et ont confirmé des garanties de sécurité pour les civils locaux et les mission diplomatiques», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères.

Les Taliban n'auront pas accès aux réserves monétaires de la Banque centrale que détient le gouvernement afghan aux Etats-Unis, a assuré à l'AFP un responsable de l'administration Biden.

«Les actifs de la Banque centrale que le gouvernement afghan possède aux Etats-Unis ne seront pas mis à la disposition des Taliban», a indiqué ce responsable, alors que l'Afghanistan se trouve aux mains des Taliban après l'effondrement des forces gouvernementales et la fuite à l'étranger du président Ashraf Ghani.

Un avion militaire afghan a été abattu par la défense aérienne d'Ouzbékistan alors qu'il tentait de violer l'espace aérien ouzbek, selon le ministère de la Défense d'Ouzbékistan cité par l'agence de presse russe RIA Novosti.

Le dirigeant du parti d'Angela Merkel (l'Union chrétienne-démocrate, CDU) a qualifié le retrait des troupes occidentales d'Afghanistan de «plus grosse débâcle [...] de l'OTAN depuis sa création». «C'est la plus grande débâcle que l'OTAN ait subie depuis sa création et c'est un changement d'époque auquel nous sommes confrontés», a déclaré Armin Laschet.

Cité par l'agence de presse RIA Novosti, le ministère russe des Affaires étrangères a fait savoir qu'il espérait que les nouvelles autorités afghanes respecteraient les droits humains fondamentaux.

Les Etats-Unis auraient temporairement interrompu les évacuations depuis l'aéroport de Kaboul afin de le sécuriser, d'après une source anonyme au sein de la défense américaine citée par Reuters. Cette source n'a pas précisé combien de temps durerait cette interruption.

Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, a fait savoir que le président américain allait «bientôt» s'exprimer sur la situation en Afghanistan. «Il est en ce moment même en contact actif avec son équipe de sécurité nationale. Il travaille dur pour gérer cette situation», a-t-il ajouté auprès d’ABC, sans donner plus de précisions.

Un porte-parole des Taliban a fait savoir sur Twitter que la situation à Kaboul était «sous contrôle». «Personne n'est autorisé à entrer dans les maisons d'anciens fonctionnaires [...] et à les menacer», a-t-il ajouté.

Le Pakistan aide à évacuer le personnel diplomatique de Kaboul, dont 431 ressortissants afghans travaillant pour le gouvernement danois, a déclaré le ministre pakistanais des Affaires étrangères dans un tweet.

Dans un communiqué, l'OTSC a expliqué être concernée par la situation en Afghanistan, ajoutant que le coup de force des Taliban aurait un impact significatif sur la région.

Zamir Kaboulov, l'émissaire du Kremlin pour l'Afghanistan, s'est entretenu avec son homologue américain concernant la situation dans le pays, d'après l'agence de presse russe TASS.

La chancelière allemande Angela Merkel a qualifié d'«amère» la situation en Afghanistan, jugeant que la décision du retrait des troupes avait été prise par les Américains «pour des raisons de politique intérieure».

«Il y a eu un effet domino après le retrait des troupes», a-t-elle ajouté lors d'une réunion de l'Union démocrate-chrétienne allemande (CDU).

Le nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, a estimé que «la défaite» américaine en Afghanistan devait être une «opportunité» de «paix».

«La défaite militaire et le départ des Etats-Unis d'Afghanistan doit se transformer en opportunité pour établir la sécurité et une paix durable dans ce pays», a-t-il fait valoir dans un communiqué de presse, ajoutant que Téhéran «tenait aux relations de bon voisinage avec l'Afghanistan».

«La République islamique d'Iran croit que l'autorité issue de la volonté du peuple opprimé d'Afghanistan est la source de la sécurité et de la stabilité», a-t-il ajouté.

Des combattants appartenant aux Taliban ont été aperçus dans les rues de Kaboul au volant de véhicules de l'armée américaine.

Une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux montre des civils afghans courant autour d'un avion de transport C-17 de l'armée américaine et tentant de s'accrocher à sa carlingue.

Une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se tiendra le 17 août par visioconférence.

Les Taliban ont commencé à collecter les armes restées en possession des civils à Kaboul, d'après un responsable du groupe armé islamiste cité par l'agence Reuters. «Nous comprenons que les gens gardaient des armes pour leur sécurité personnelle. Ils peuvent désormais se sentir en sécurité. Nous ne sommes pas ici pour nuire à des civils innocents», a-t-il fait valoir auprès de l'agence de presse britannique.

Le 8 juillet dernier, le président américain Joe Biden estimait «hautement improbable» une prise de pouvoir des Taliban en Afghanistan.

Hua Chunying, porte-parole de la diplomatie chinoise, a affirmé lors d'une conférence de presse que la Chine souhaitait des «relations amicales» avec les Taliban. 

La Chine «respecte le droit du peuple afghan à décider de son propre destin et de son avenir», a-t-elle également ajouté, précisant : «Sur la base du plein respect de la souveraineté de l'Afghanistan et de la volonté des différentes factions du pays, la Chine a entretenu des contacts et des échanges avec les Taliban afghans et d'autres groupes, en jouant constamment un rôle constructif dans la promotion du règlement politique en Afghanistan.»

«Nous espérons que les Taliban s’uniront avec les différentes factions et ethnies afghanes pour établir une structure politique large et inclusive adaptée aux conditions nationales de l'Afghanistan et jeter les bases d'une paix durable en Afghanistan», a-t-elle encore précisé.

«Les Taliban afghans ont exprimé à plusieurs reprises leur espoir de développer de bonnes relations avec la Chine et dit compter sur la participation de la Chine à la reconstruction et au développement de l'Afghanistan, s’engageant à ne jamais permettre à aucune force d'utiliser le territoire afghan pour mener des actions portant à atteinte à la Chine. Nous le saluons. Pendant longtemps, la Chine a toujours respecté la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Afghanistan, ne s'est jamais immiscée dans les affaires intérieures de l'Afghanistan, et a toujours mis en œuvre une politique d'amitié envers l’ensemble du peuple afghan. La Chine respecte le droit du peuple afghan à déterminer de façon autonome son propre destin et compte continuer à développer des relations de coopération, de bon voisinage et d’amitié avec l'Afghanistan, en jouant jouer un rôle constructif pour la paix et la reconstruction de l'Afghanistan», a-t-elle conclu.

Le secrétaire d'Etat à la Défense britannique, Ben Wallace, a commenté auprès de la BBC le retour au pouvoir des Taliban en Afghanistan : «C'est un échec de la communauté internationale, qui n'a pas compris qu'on ne règle pas les choses du jour au lendemain.»

Il a ajouté que ce n'était, selon lui, «pas le moment pour l'instant» de reconnaître les Taliban comme gouvernement officiel de l'Afghanistan. «Il y a encore beaucoup de choses à faire avant que ces décisions soient prises», a-t-il précisé.

L'Allemagne souhaiterait déployer «plusieurs centaines de soldats» de la Bundeswehr pour aider à l'évacuation des ressortissants allemands mais aussi de certains Afghans menacés, selon des sources parlementaires citées par l'AFP.

La chancelière Angela Merkel devrait demander un mandat aux députés afin de pouvoir procéder à ce déploiement de troupes.

L'Union européenne a annoncé travailler avec les Etats membres afin de trouver des solutions à la réinstallation du personnel afghan et de leurs familles dans un endroit sûr. «La question est extrêmement urgente, nous la prenons très au sérieux et continuons à travailler dur, avec les Etats membres de l'UE, pour mettre en œuvre des solutions rapides pour eux et assurer leur sécurité», a déclaré un porte-parole de la Commission européenne auprès de Reuters.

La compagnie aérienne allemande Lufthansa a annoncé que tous ses vols éviteraient désormais l'espace aérien afghan. «Toutes les compagnies aériennes du groupe Lufthansa suspendent les survols de l'Afghanistan jusqu'à nouvel ordre», a expliqué un porte-parole dans un communiqué.

Les Emirats arabes unis ont terminé l'évacuation de leurs diplomates en Afghanistan, a fait savoir le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué transmis à l'agence Reuters.

Des images montrant les dernières secondes du président Ashraf Ghani sur le sol afghan ont été diffusées sur les réseaux sociaux. On peut le voir embarquer à bord d'un vol de Kam Air.

«La reconnaissance ou non [des Taliban] va dépendre des agissements du nouveau régime», a également fait savoir Zamir Kaboulov, émissaire du Kremlin pour l'Afghanistan, auprès de l'Echo de Moscou.

Cité par l'agence Interfax, le ministère russe des Affaires étrangères a expliqué être en contact avec les Etats-Unis concernant la situation en Afghanistan.

La Russie va finalement évacuer une partie de sa représentation diplomatique en Afghanistan, a expliqué Zamir Kaboulov, l'émissaire du Kremlin pour l'Afghanistan, sur les ondes de l'Echo de Moscou.

Il a ajouté auprès de l'agence Interfax que l'ambassadeur russe en Afghanistan devrait rencontrer un représentant des Taliban le 17 août.

Dans un avis publié sur son site internet, l'Autorité de l'aviation civile afghane (AACA) a fait savoir que l'espace aérien de Kaboul était désormais réservé aux vols militaires. Elle a conseillé aux avions en transit de se dérouter.

Au moins cinq personnes ont été tuées à l'aéroport de Kaboul en proie au chaos, selon Reuters, qui cite plusieurs témoins.

L'agence de presse britannique n'a pas précisé si elles avaient été tuées par balles ou lors de bousculades.

Les responsables afghans n'ont pour le moment pas commenté l'information.

Dans un communiqué, le 45e président américain a demandé à son successeur de se retirer du pouvoir «pour avoir permis ce qui s'est produit en Afghanistan».

Florence Parly, la ministre des Armées, a annoncé qu'une première rotation d'évacuation de Français présents à Kaboul était prévue d'ici le 16 août au soir.

«Nous planifions de faire la première rotation d'ici la fin de ce lundi [16 août]», a-t-elle fait valoir sur l'antenne de Franceinfo. Elle a précisé qu'il y avait «plusieurs dizaines» de ressortissants à évacuer mais également des «personnes qui sont sous notre protection».

«Nous avons organisé sur la base dont nous disposons aux Emirats arabes unis les conditions d'accueil des premiers évacués, qu'il s'agisse de ressortissants français qui seraient encore à Kaboul, mais qu'il s'agisse aussi des personnes qui sont nous notre protection et que nous allons évacuer», a-t-elle ajouté, précisant que la base française aux Emirats arabes unis allait «servir de hub militaire pour assurer des norias entre Abou Dhabi et Kaboul et ensuite le rapatriement jusqu'en France».

Selon elle, la priorité française est d'«évacuer [les] ressortissants [français], évacuer les personnels [afghans] qui ont rendu d'éminents services à notre pays en nous aidant au quotidien, et par ailleurs faire le maximum pour mettre en protection des personnalités qui ont défendu les droits, les droits de l'Homme, des journalistes, des artistes, tous ceux qui sont engagés pour ces valeurs que nous continuons de défendre partout dans le monde».

De nombreuses scènes de chaos ainsi que des tirs de sommation de l'armée américaine ont été observés à l'aéroport de Kaboul.

L'autorité aéroportuaire de la capitale afghane a annoncé que les vols commerciaux étaient annulés à l'aéroport de Kaboul en raison du chaos qui y règne.

«Il n'y aura pas de vols commerciaux au départ de l'aéroport Hamid Karzai, pour prévenir le pillage. S'il vous plaît, ne vous précipitez pas à l'aéroport», a-t-elle déclaré dans un message transmis à la presse.

Les forces américains présentes en Afghanistan ont effectué des tirs de sommation dans la matinée du 16 août à l'aéroport de Kaboul. «J'ai très peur. Ils tirent des coups de feu en l'air. J'ai vu une jeune fille être écrasée et tuée», a déclaré un témoin cité par l'AFP.

«Nous pouvons confirmer que l'évacuation en toute sécurité de tout le personnel de l'ambassade est maintenant terminée», a fait savoir dans un communiqué Ned Price, porte-parole du département d'Etat américain.

«Tout le personnel de l'ambassade se trouve dans l'aéroport international Hamid Karzai, dont le périmètre est sécurisé par l'armée américaine», a-t-il ajouté.

Le drapeau américain a été retiré de l'ambassade étasunienne à Kaboul.

Dans un communiqué commun, les Etats-Unis et 65 autres pays ont demandé que les citoyens afghans et étrangers qui souhaitent quitter le pays puissent «être autorisés à le faire».

«Etant donnée la dégradation de la situation sécuritaire, nous plaidons et travaillons à assurer le départ sécurisé et ordonné de tous les citoyens étrangers et afghans qui souhaitent quitter le pays et appelons toutes les parties à le respecter et faciliter», arguent-t-il. «Ceux qui se trouvent en position de pouvoir et d'autorité dans tout l'Afghanistan portent la responsabilité [...] de la protection des vies humaines [...] et la restauration immédiate de la sécurité et de l'ordre civil», ajoutent-ils.

Sur Twitter, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a expliqué s'être entretenu avec son homologue américain Antony Blinken. «Pleine mobilisation pour permettre l’évacuation sûre et rapide de tous nos ressortissants et des personnes de la société civile afghane menacées pour leur engagement», a-t-il ajouté.

Des images de panique à l'aéroport de Kaboul se partagent sur les réseaux sociaux.

«Cet instant est un autre Saïgon», constate amer l'entrepreneur Saad Mohseni, voyant dans le chaos sur le tarmac de l'aéroport de Kaboul un parallèle avec l'humiliant retrait des américains de Saïgon en 1975.

«Ce vol Kam Air n'a apparemment pas pu décoller parce que des centaines de personnes ont essayé de monter à bord», commente le journaliste turc Ragip Soylu.

Le président américain Joe Biden a décidé d'envoyer 1 000 soldats supplémentaires à Kaboul pour sécuriser les évacuations de milliers de civils américains et afghans, a indiqué un responsable du Pentagone, alors que les Taliban sont entrés dans Kaboul.

Au total, 6 000 soldats américains devraient avoir rejoint la capitale afghane «dans les prochains jours», a précisé ce responsable ayant requis l'anonymat.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé les Taliban et toutes les autres parties afghanes «à la plus grande retenue», quelques heures après l'entrée à Kaboul des combattants du mouvement fondamentaliste. «Le secrétaire général est particulièrement préoccupé par l'avenir des femmes et des filles, dont les droits durement acquis doivent être protégés», a également dit l'ONU dans un communiqué.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir le 16 août pour débattre de la situation en Afghanistan, a précisé l'ONU. Cette réunion, au cours de laquelle Antonio Guterres fera un rapport, se tiendra à 10H00, heure de New York

Dimanche 15 août

Le président afghan Ashraf Ghani a déclaré avoir fui son pays pour éviter un «bain de sang», reconnaissant que «les Taliban ont gagné».

Le chef d'Etat, qui n'a pas précisé où il était parti, s'est déclaré convaincu que  «d'innombrables patriotes auraient été tués et que Kaboul aurait été détruite» s'il était resté en Afghanistan. «Les Taliban ont gagné [...] et sont à présent responsables de l'honneur, de la possession et de l'auto-préservation de leur pays», a-t-il ajouté dans un message sur Facebook.

Les Taliban se trouvent à l'intérieur du palais présidentiel à Kaboul. Des images sont diffusées en direct sur Al Jazeera.

La France va envoyer deux avions militaires à destination des Emirats arabes unis (EAU) pour effectuer des évacuations de ressortissants en Afghanistan, a fait savoir le ministère des Armées.

Un premier avion décollera dans la nuit pour la base aérienne d’Al Dhafra, et un second le 16 août, a précisé le ministère dans un communiqué, avec une première rotation entre Kaboul et les EAU dès le 16 août.

Des avions militaires quitteront l'Allemagne pour Kaboul dans la soirée afin d'évacuer des Allemands ainsi que du personnel de soutien afghan, a fait savoir le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas.

«Une partie d'entre eux vont décoller de Kaboul plus tard dans la journée», a dit Heiko Maas, au cours d'une conférence de presse à Berlin.

«Moscou a de bonnes relations tant avec le gouvernement afghan qu'avec les Taliban, par conséquent la Fédération de Russie ne s'inquiète pas pour la situation en Afghanistan», a déclaré un représentant du ministère russe des Affaires étrangères.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a appelé à ce qu'aucun pays ne reconnaisse de façon bilatérale les Taliban comme gouvernement afghan.

D'après une vidéo publiée sur Twitter où on le voit embarquer dans un hélicoptère, l'ambassadeur de France en Afghanistan, David Martinon, a annoncé avoir quitté la zone verte de Kaboul.

L'Union européenne (UE) a déclaré que l'arrivée des Taliban à Kaboul avait «rendu encore plus urgente la protection» contre de possibles représailles de son personnel afghan, qu'elle essaye de mettre en sécurité.
«La situation est très urgente, nous la prenons très au sérieux et continuons de travailler ensemble, avec les Etats membres de l'UE, à la mise en place de solutions rapides pour eux [le personnel afghan]», a déclaré un porte-parole de l'UE d'après l'AFP.

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré sur Twitter s'être entretenu avec Boris Johnson et avec les ministres des Affaires étrangères du Canada, du Danemark et des Pays-Bas sur la situation en Afghanistan. Il indique vouloir que les forces de l'OTAN maintiennent l'«aéroport de Kaboul ouvert pour faciliter et coordonner les évacuations».

Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé le déploiement de renforts militaires aux Emirats arabes unis pour faciliter l'évacuation des ressortissants français, après avoir déplacé son ambassade à l'aéroport de Kaboul. 

L'ambassade des Etats-Unis à Kaboul a déclaré, dans une alerte de sécurité, que la situation sécuritaire dans la capitale afghane évoluait rapidement, y compris à l'aéroport, où des tirs ont été signalés alors que les troupes américaines aident à l'évacuation de la plupart du personnel américain.

«Selon certaines informations, l'aéroport serait la cible de tirs ; nous demandons donc aux citoyens américains de s'abriter sur place», a déclaré l'ambassade.

Deux commandants des Taliban cités par l'agence Reuters affirment que le groupe a pris le contrôle du palais présidentiel afghan. Une information qui n'a pas été confirmée par le gouvernement.

Emmanuel Macron présidera le 16 août un Conseil de défense relatif à la situation en Afghanistan. Il se tiendra à 12h, en visioconférence, a indiqué l'Elysée.

La France a décidé d'installer son ambassade sur le site de l'aéroport de Kaboul, a annoncé le Quai d'Orsay dans un communiqué.

L'ambassade de France restera en fonction pour procéder notamment à l'évacuation de l'ensemble des Français qui se trouveraient encore dans le pays.

Les Taliban ont ordonné à leurs combattants d'entrer dans la capitale afghane, Kaboul, pour empêcher les pillages après que la police locale a déserté ses postes, a déclaré un porte-parole du groupe militant.


La déclaration de Zabihullah Mujahid est intervenue peu de temps après qu'un important émissaire afghan pour la paix a déclaré que le président Ashraf Ghani avait quitté le pays.

Deux responsables Taliban ont déclaré à Reuters qu'il n'y aurait pas de gouvernement de transition en Afghanistan et que le groupe s'attendait à une passation complète du pouvoir.

L’Albanie et le Kosovo se sont dit prêts à accueillir des réfugiés afghans, notamment les personnes potentiellement menacées par les Taliban.

«L’Albanie, membre de l’OTAN est prête à assumer sa part du fardeau», a déclaré le Premier ministre albanais Edi Rama dans une réaction publiée dimanche sur sa page Facebook.

La Russie ne prévoit pas d'évacuer son ambassade : «Aucune évacuation n'est prévue», a déclaré Zamir Kaboulov, l'émissaire du Kremlin pour l'Afghanistan, cité par l'agence Interfax. Celui-ci souligne être «en contact direct» avec l'ambassadeur russe à Kaboul, dont les collaborateurs continuaient à travailler dans «le calme» à l'ambassade.

La Russie fait partie des pays ayant reçu des garanties de la part des Taliban quant à la sécurité de leurs ambassades, a encore expliqué Zamir Kaboulov. «Nous avons reçu ces garanties il y a déjà un certain temps. La Russie n'a pas été la seule à les avoir reçues», a-t-il précisé, cité par l'agence Ria Novosti.

Zamir Kaboulov a également affirmé que la Russie était prête à travailler avec un «gouvernement de transition» en Afghanistan, mais qu'elle ne reconnaissait pas pour l'instant les Taliban comme autorité légitime.

Le porte-parole de l'ambassade russe à Kaboul Nikita Ichtchenko a de son côté déclaré à la télévision russe que la situation dans la capitale afghane était «tendue», mais sans combats. «De ce que nous savons, les parties afghanes mènent des contacts politiques. L'ambassade n'est pas menacée et une évacuation n'est pas nécessaire», a-t-il estimé.

Le président afghan Ashraf Ghani aurait quitté l'Afghanistan, selon l'ancien vice-président Abdullah Abdullah.

«L'ancien président afghan a quitté la nation», a déclaré dans une vidéo publiée sur sa page Facebook celui qui est aussi le chef du Haut Conseil pour la réconciliation nationale.

Le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas a indiqué sur Twitter que le personnel de l'ambassade néerlandaise à Kaboul a été évacué la nuit dernière et officie désormais depuis un endroit proche de l'aéroport de la capitale afghane. 

Le Canada a annoncé qu'il suspendait temporairement ses activités diplomatiques à Kaboul et que son personnel était en train d'être rapatrié.

«La situation en Afghanistan évolue rapidement et pose de sérieux défis à notre capacité d'assurer la sécurité de notre mission», a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Canada Marc Garneau dans un communiqué. Le personnel canadien «est maintenant sur le chemin du retour au Canada, en toute sécurité», a-t-il ajouté.

Sous pression pour intervenir face à l'avancée des Taliban, le Premier ministre britannique Boris Johnson va présider cet après-midi une réunion interministérielle de crise, dite «COBR» (Cabinet Office Briefing Rooms) afin de «discuter de la situation en Afghanistan», selon son porte-parole.

Boris Johnson va également réunir le 18 août le Parlement, qui est actuellement en vacances.

L'Elysée a affirmé que la France mettait actuellement «tout en œuvre pour assurer la sécurité des Français» qui sont encore en Afghanistan, et qu'Emmanuel Macron suivait «heure par heure la dégradation très préoccupante de la situation».

«La priorité immédiate et absolue dans les prochaines heures est la sécurité des Français, qui ont été appelés à quitter l'Afghanistan, ainsi que des personnels sur place, français et afghans», a indiqué l'Elysée à l'AFP, en précisant que «ces opérations, qui concernent plusieurs centaines de personnes, ont été menées à bien au cours des dernières semaines et se poursuivent», a précisé l'Elysée. 

«La France est l'un des rares pays à avoir maintenu sur le terrain les capacités de protéger les Afghans qui ont travaillé pour l'armée française, ainsi que des journalistes, des militants des droits de l'Homme, des artistes et personnalités afghanes particulièrement menacées», a ajouté la présidence.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a rejeté toute comparaison entre la situation à Kaboul et la chute de Saïgon au Vietnam en 1975, réaffirmant que les Etats-Unis avaient «atteint les objectifs» de la guerre en Afghanistan.

«Ceci n'est pas Saïgon», a affirmé le secrétaire d'Etat américain sur CNN, en précisant son propos comme suit : «Nous sommes allés en Afghanistan il y a 20 ans avec une mission et cette mission était de régler le compte de ceux qui nous ont attaqués le 11 septembre. Nous avons accompli cette mission».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé depuis Instanbul que la Turquie allait œuvrer avec le Pakistan à une stabilisation de la situation en Afghanistan afin d'enrayer un afflux de réfugiés en provenance du pays. Dans ce contexte, Ankara a accéléré ces derniers jours la construction d'un mur frontalier avec l'Iran.

Recep Tayyip Erdogan s'est exprimé en ces termes : «La Turquie est confrontée à une vague migratoire croissante d'Afghans qui transitent par l'Iran. Nous allons continuer de fournir des efforts pour permettre le retour de la stabilité dans la région, à commencer par l'Afghanistan [...] Pour cela, il nous faut poursuivre et renforcer notre coopération avec le Pakistan [...] Nous sommes déterminés à mobiliser tous les moyens à notre disposition pour y parvenir.»

Le personnel de l'ambassade américaine à Kaboul a été transféré en urgence vers l'aéroport de la capitale afghane, où ont été dépêchés des milliers de soldats américains, a fait savoir le secrétaire d'Etat Antony Blinken. 

«Nous transférons les hommes et les femmes de notre ambassade vers l'aéroport. C'est la raison pour laquelle le président a envoyé de nombreuses forces armées», a-t-il indiqué sur la chaîne ABC alors que les Taliban sont aux portes de Kaboul.  

Un cliché mis en ligne sur les réseaux sociaux montre les vitrines d'un magasin de la capitale afghane affichant des femmes recouvertes de peinture blanche.

Le pape François a exprimé son «inquiétude» concernant la situation en Afghanistan. «Je m'unis à l'inquiétude unanime concernant la situation en Afghanistan», a-t-il déclaré lors de sa prière de l'Angélus en public place Saint-Pierre.

Il a appelé à prier «pour que cesse le fracas des armes et que des solutions puissent être trouvées à la table du dialogue».

«C'est seulement de cette manière que les membres de la population martyrisée dans ce pays – hommes, femmes, enfants et personnes âgées – pourront rentrer chez eux, vivre en paix et en sécurité, dans le plein respect réciproque», a-t-il conclu.

Interrogé par Reuters, l'Elysée a déploré la «dégradation très préoccupante de la situation en Afghanistan». «La priorité immédiate et absolue dans les prochaines heures est la sécurité de nos compatriotes qui ont été appelés à quitter l'Afghanistan, ainsi que des personnels sur place, français et afghans», a ajouté le palais.

Un porte-parole de l'OTAN a déclaré auprès de l'AFP : «Nous soutenons les efforts des Afghans pour trouver une solution politique au conflit, ce qui est plus urgent que jamais.» Il a ajouté que l'organisation maintiendrait sa présence diplomatique à Kaboul et qu'elle contribuerait au bon fonctionnement de l'aéroport de la ville.

Selon Reuters, qui cite Fawzi Koofi, membre de l'équipe de négociation afghane, une délégation du gouvernement afghan se rendra au Qatar le 15 août pour rencontrer une délégation des Taliban. Une source anonyme a ajouté que des responsables américains seraient également impliqués.

L'Allemagne a décidé de fermer son ambassade à Kaboul. «La situation sécuritaire s'est considérablement détériorée. L'ambassade d'Allemagne à Kaboul est fermée», a fait savoir le ministère des Affaires étrangères.

Un autre porte-parole des Taliban, cette fois-ci cité par l'agence Reuters, a assuré qu'après la transition les femmes pourraient continuer à sortir seules de chez elles et qu'elles auraient accès à l'éducation et au marché du travail. Il a précisé qu'elles devraient porter le hijab.

Il a ajouté que les médias seraient autorisés à critiquer et que les amputations et lapidations seraient soumises à des décisions de justice.

Suhail Shaheen, un porte-parole des Taliban, cité par la BBC, a fait savoir : «Dans les jours à venir, nous voulons un transfert pacifique [du pouvoir].»

Dans un message vidéo envoyé à la presse, le président afghan, Ashraf Ghani, a déclaré : «J'ai ordonné aux forces de sécurité [...] de garantir la sécurité de tous nos concitoyens. C'est notre responsabilité et nous le ferons de la meilleure manière possible. Quiconque pense à créer le chaos ou à piller sera traité avec force.»

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, va convoquer dans la semaine, et en urgence, le Parlement afin de faire le point sur la situation en Afghanistan.

Selon l'agence de presse afghane Pajhwok, des centaines de prisonniers se sont évadés d'une prison de la ville de Tcharikar.

Selon la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya, l'ancien ministre de l'Intérieur afghan (2003-2005), Ali Ahmad Jalali, serait pressenti pour prendre la tête du gouvernement de transition.

Selon CNN, qui cite des sources anonymes, les Etats-Unis auraient l'intention d'évacuer le personnel de leur ambassade d'ici le 17 août au plus tard.

Zamir Kaboulov, émissaire du Kremlin pour l'Afghanistan, a déclaré sur les antennes de Rossiya 1, déclaration reprise par l'agence TASS : «Nous devons abandonner l'égoïsme et entamer des négociations sérieuses sur le futur Etat de transition de la coalition en Afghanistan.»

«[Le gouvernement actuel] a été soutenu par les Occidentaux pendant 20 ans, leur armée a été formée par les Américains et l'OTAN. Nous voyons la qualité de cette formation», a-t-il ajouté.

Les Taliban ont annoncé avoir pris possession de la ville de Khost, dans l'est du pays. «La ville de Khost, chef-lieu de la province de Khost, est passée sous notre contrôle [...] Le gouverneur, le chef de la police, le service de renseignement [...] et d'autres organes gouvernementaux de la province ont été complètement saisis», a fait savoir un porte-parole des Taliban sur Twitter.

Tout semble s'être accéléré ce week-end du 15 août en Afghanistan. Après leur offensive sur une très large partie du pays, les Taliban se trouvent désormais aux portes de Kaboul et négocient une transition du pouvoir en leur faveur avec l'Etat central.

Un porte-parole des Taliban a affirmé le 15 août sur Twitter : «L’Émirat islamique ordonne à toutes ses forces d'attendre aux portes de Kaboul, de ne pas essayer d'entrer dans la ville.» De son côté, le ministère de l'Intérieur afghan a déclaré que certains combattants étaient déjà présents dans la capitale. Le ministre a également promis un «transfert pacifique du pouvoir à un gouvernement de transition».

D'après l'agence AP, qui cite un «responsable» afghan souhaitant conserver l'anonymat, des négociations sont actuellement en cours entre des responsables des Taliban et l'Etat central concernant une transition du pouvoir. Elles se déroulent au palais présidentiel. Un responsable des Taliban cité par Reuters a demandé une transition «aussi rapide que possible».

Une offensive éclair

En à peine une dizaine de jours, les Taliban ont réussi à prendre le contrôle de toutes les grandes villes du pays, hormis Kaboul. Dans la matinée du 15 août, ils ont pris possession de la ville de Jalalabad ainsi que de la base aérienne de Bagram, rendue par les Etats-Unis à l'Afghanistan en juillet. Elle abrite 5 000 détenus.

La veille, ils avaient pris possession de Mazar-i-Sharif, la quatrième plus grande ville du pays.

Cette offensive a démarré à la faveur du début du retrait final des troupes américaines, qui doit être achevé le 31 août, et a débuté par d'immenses territoires ruraux dans lesquels les Taliban n'ont rencontré que très peu de résistance.

Cependant, leur offensive s'est accélérée ces derniers jours avec la prise de Zaranj le 6 août, de Kunduz le 8 août, de Ghazni et Hérat le 12 août et de Kandahar, deuxième ville du pays, le lendemain.

Le ministre de l'Intérieur pakistanais a pour sa part annoncé que les Taliban avaient pris le contrôle du poste frontalier de Torkham. Ils disposent désormais d'un contrôle total sur l'ensemble des frontières afghanes.

Les évacuations des étrangers se poursuivent, la Russie demande une réunion du Conseil de sécurité

Par ailleurs, le 15 août, les Taliban ont réussi à encercler l'aéroport de Kaboul, où les évacuations de personnels étrangers se poursuivent.

Face à cette offensive, la Russie a annoncé le même jour œuvrer à la tenue d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. «Nous y travaillons», a fait savoir Zamir Kaboulov, émissaire du Kremlin pour l'Afghanistan, cité par plusieurs agences de presse russes.

«La situation nécessite une intervention immédiate du Conseil de sécurité de l'ONU. Il est important d'éviter une nouvelle catastrophe humanitaire et une menace accrue pour la sécurité et la stabilité dans la région», a pour sa part estimé Léonid Sloutski, président de la commission des affaires étrangères au Parlement russe.

«Nous ne pouvons pas permettre la création d'un nouveau foyer de terrorisme à proximité immédiate des frontières russes et de nos partenaires», a-t-il ajouté.

Toutefois, Zamir Kaboulov a déclaré à l'agence Interfax qu'aucune évacuation du personnel diplomatique russe n'était prévue.

De son côté, Joe Biden avait annoncé la veille le déploiement de 5 000 soldats à Kaboul afin de sécuriser l'évacuation des civils, tout en maintenant sa décision de mettre fin à 20 ans de présence américaine en Afghanistan.