Les Taliban ont annoncé ce 17 août une «amnistie générale» pour tous les fonctionnaires d'Etat, les appelant à retourner au travail, deux jours après avoir pris le pouvoir en Afghanistan grâce à une offensive éclair. «Une amnistie générale a été déclarée pour tous [...], donc vous devriez reprendre vos habitudes de vie en pleine confiance», ont indiqué les Taliban dans un communiqué.
Le 16 août au soir, les Etats-Unis ont affirmé qu'ils ne reconnaîtraient un gouvernement mené par les Taliban qu'à condition que ceux-ci respectent les droits des femmes et rejettent les terroristes. «Concernant notre position vis-à-vis d'un quelconque futur gouvernement en Afghanistan, elle dépendra du comportement de ce gouvernement. Elle dépendra du comportement des Taliban», a déclaré le porte-parole du département d'Etat Ned Price devant la presse.
Discussions entre les Américains et les Taliban au Qatar
Il a aussi déclaré que l'émissaire américain Zalmay Khalilzad était encore au Qatar, où les discussions avec les Taliban ont lieu depuis plusieurs mois, et que des responsables américains échangeaient toujours avec les insurgés dans le pays du Golfe. «Je dirais que certaines de ces discussions ont été constructives. Mais encore une fois, avec les Taliban, nous allons observer leur comportement plutôt que de les écouter parler», a déclaré Ned Price.
L'armée américaine a également précisé avoir été en contact avec les Taliban pour des discussions sur le statut de l'aéroport de Kaboul, que les forces américaines ont sécurisé tandis qu'elles tentent d'évacuer par les airs des milliers d'Américains et d'Afghans ayant un lien avec les Etats-Unis.
Les insurgés ont pris Kaboul le 15 août avec une surprenante facilité, quelques jours avant la date fixée par Joe Biden pour un retrait complet des forces américaines qui doit mettre fin, après 20 ans, à la plus longue guerre de l'histoire de l'Amérique. Le président Ashraf Ghani, qui un jour avant s'était entretenu avec le secrétaire d'Etat Antony Blinken par téléphone, a fui son pays le jour même. Le porte-parole Ned Price a continué de faire référence au «président Ghani», mais n'a pas souhaité préciser si les Etats-Unis reconnaissaient toujours l'homme comme le leader légitime de l'Afghanistan. «Il n'y a pas eu de transfert formel du pouvoir», a déclaré Ned Price.