Pegasus : une enquête parlementaire ouverte en Israël sur le logiciel espion controversé

- Avec AFP

Pegasus : une enquête parlementaire ouverte en Israël sur le logiciel espion controversé© Hannibal Hanschke Source: Reuters
Un homme se tient au stand de l'entreprise israélienne NSO lors du congrès annuel de la police européenne à Berlin, le 4 février 2020 (image d'illustration).
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Une commission parlementaire de l'Etat hébreu enquêtera sur le logiciel espion Pegasus, outil controversé proposé par la société israélienne NSO group. Angela Merkel, notamment, a demandé plus de restrictions sur la commercialisation de ces systèmes.

Le Parlement israélien a mis en place une commission chargée d'enquêter sur le logiciel d'espionnage controversé Pegasus, a fait savoir ce 22 juillet un député israélien.

«La Défense a désigné une commission composée d'un certain nombre de groupes», a déclaré Ram Ben-Barak, député israélien à la tête de la commission des affaires étrangères et de la Défense du Parlement de l'Etat hébreu, la Knesset.

«A l'issue de l’enquête [...] nous évaluerons si nous devons apporter des corrections», a ajouté cet ancien directeur adjoint du Mossad (les services de renseignements extérieurs israéliens).

Le logiciel Pegasus, conçu par la société israélienne de cyber-sécurité NSO, est au cœur d'un scandale mondial d'espionnage qui a poussé l'ONG Reporters sans frontières à réclamer un moratoire sur ses ventes, et la chancelière allemande Angela Merkel, notamment, à demander plus de restrictions sur la commercialisation de ces systèmes. 

Pegasus dénonce «une campagne médiatique bien orchestrée»

Les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont obtenu une liste de 50 000 numéros de téléphone, sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour être potentiellement surveillés, et l'ont partagée avec un consortium de 17 médias qui ont révélé son existence le 18 juillet. Pegasus aurait permis d'espionner les numéros d'au moins 180 journalistes, 85 militants des droits humains ou encore de 14 chefs d’Etats dont le président français Emmanuel Macron, ce que NSO réfute. L'entreprise assure que son logiciel sert uniquement à obtenir des renseignements sur des réseaux criminels ou terroristes. 

Le 21 juillet, NSO a publié un communiqué dans lequel elle a entre autres dénoncé «une campagne médiatique bien orchestrée» à son encontre et précisé qu'elle ne répondrait plus aux sollicitations de la presse sur cette affaire. 

Le lendemain, le PDG du groupe a dénoncé dans un entretien à la radio de l'armée une tentative de «salir l'ensemble de la cyber-industrie israélienne» et s'est dit «très favorable» à une enquête pour «blanchir» sa société. Permettant d'infiltrer des systèmes informatiques, Pegasus est considéré comme un produit de cyber-sécurité offensif et doit donc obtenir le feu vert du ministère israélien de la Défense pour être vendu à des pays tiers, au même titre qu'une arme.

Le groupe affirme avoir vendu Pegasus à plus d'une quarantaine de pays, chaque fois avec l'accord des autorités israéliennes. 

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