Une publicité du gouvernement australien pour la vaccination contre le Covid-19 fait polémique
Alors que la campagne vaccinale a pris du retard, le gouvernement australien a prévu de diffuser à Sydney, la ville la plus touchée par la pandémie, une publicité mettant en scène une femme sans doute trop jeune pour être éligible à la vaccination.
Une publicité du gouvernement australien visant à inciter à la vaccination contre le Covid-19 a été critiquée sur les réseaux sociaux pour son décalage avec la campagne vaccinale dans le pays. Plusieurs journalistes australiens ont relevé le fait que la jeune femme montrée dans la vidéo n'avait pas l'âge requis pour être vaccinée, qui est de 40 ans pour la plupart des Australiens.
Dans la publicité, dévoilée par plusieurs médias locaux, que l'exécutif compte diffuser à Sydney, ville la plus touchée par le regain de pandémie, une jeune femme est mise en scène dans un hôpital, en manque d'oxygène et reliée à un respirateur. «Le Covid-19 peut toucher tout le monde. Restez à la maison. Faites-vous tester. Réservez votre vaccination», conclut la publicité.
Attention : la vidéo ci-dessous peut heurter la sensibilité
this is the "graphic" COVID TV ad created by the federal government, to run in Sydney from tonight - warning people to stay home, get tested and vaccinated
— Josh Butler (@JoshButler) July 11, 2021
warning: It is quite confronting #auspolpic.twitter.com/FQofD1zPOF
Le journaliste de l'émission 10 News First Hugh Riminton a jugé inapproprié «de diffuser une annonce comme celle-ci alors que les Australiens de cette classe d'âge attendent toujours leur vaccination». Josephine Tovey, du Guardian Australia, a aussi souligné que «la femme dans cette publicité n'a pas l'air assez âgée pour être éligible au programme de vaccination». «Quelle insulte», écrit-elle. Pour Buzzfeed Australia, cette publicité «est un excellent exemple de l'échec du gouvernement auprès des jeunes Australiens».
Une campagne vaccinale en retard
Le gouvernement conservateur avait massivement misé sur le vaccin d'AstraZeneca et sur un vaccin australien qui n'a pas passé le stade des essais. Du fait des interrogations sanitaires entourant le produit, beaucoup d'Australiens ont boudé l'AstraZeneca (désormais recommandé aux plus de 60 ans), cherchant plutôt à se faire administrer le vaccin Pfizer.
Face à la pénurie de vaccins, le ministère australien de la Santé a limité leur administration aux seules personnes âgées de 40 ans et plus, à l'exception des aborigènes, des soignants, des travailleurs essentiels et d'autres personnes vulnérables ou proches des personnes vulnérables.
Cela fait presque penser à l'univers de Hunger Games
Pendant ce temps à Sydney, le foyer épidémique s'est étendu, en dépit du confinement imposé depuis deux semaines dans la première ville australienne. Les autorités ont recensé 112 nouveaux cas en 24 dernières heures dans l'agglomération, un record depuis le début de cette vague épidémique.
Le Premier ministre Scott Morrison a annoncé l'adoption prochaine d'objectifs de vaccination à atteindre avant de permettre une ouverture progressive des frontières et un retour à la normale. Le chef du gouvernement a précisé que dans un premier temps, les frontières s'ouvriraient aux Australiens, puis aux voyageurs étrangers vaccinés, qui pourraient malgré tout être soumis à des mesures de quarantaine réduites.
«Si vous vous faites vacciner, vous changez notre façon de vivre en tant que pays, vous changez votre façon de vivre en Australie», a déclaré Scott Morrison. Brad Hazzard, le ministre de la Santé de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, où se trouve Sydney, a expliqué selon l'AFP que désormais «les gens courent après les vaccins, cela fait presque penser à l'univers de Hunger Games».