Mobilisation internationale pour Julian Assange, qui fêtera ses 50 ans derrière les barreaux
Les soutiens de Julian Assange organisent une semaine de mobilisation alors que le journaliste incarcéré va fêter son 50e anniversaire en prison. Aux Etats-Unis et en Grande Bretagne, de nombreuses personnalités ont répondu à l'appel.
A moins d'une surprise peu probable venant de l'administration Biden, le journaliste Julian Assange, détenu dans une prison de haute sécurité à Londres, fêtera ses 50 ans le 3 juillet derrière les barreaux.
Pour protester contre cette détention, qu'ils jugent arbitraire et de nature politique, ses soutiens se mobilisent du 26 juin au 4 juillet prochain pour une campagne intitulée «Assange Week». «Les événements locaux sont encouragés, vous n'avez pas besoin d'autorisation ! Aucun événement n'est trop petit ! Le but : faire prendre conscience que Julian est un prisonnier d'opinion et célébrer son travail», a expliqué Stella Moris, la compagne d'Assange, dans une courte vidéo.
*New* #AssangeWeek calendar
— Stella Moris #DropTheCharges (@StellaMoris1) June 25, 2021
26 June - 4 July
It kicks off tomorrow!
+ Local events are encouraged
+ You don't need permission!
+ No event is too small!
The goal: to raise awareness that Julian is a prisoner of conscience and to celebrate his work. https://t.co/Nn3xPChFz4https://t.co/ANgYahkaL6
En tournée aux Etats-Unis depuis quelques semaines pour sensibiliser sur la situation du journaliste fondateur de Wikileaks, John et Gabriel Shipton, père et frère de Julian Assange, sont ce 26 juin dans la région de la baie de San Francisco pour un événement en présence de la romancière lauréate du prix Pulitzer Alice Walker, mais également, via Zoom, du lanceur d'alerte Daniel Ellsberg, de l'intellectuel Noam Chomsky, et du militant afro-américain Mumia Abu-Jamal.
Le 28 juin, Reporters sans frontières (RSF) mobilisera des soutiens du monde entier pour envoyer des messages d'anniversaire à Julian Assange via Twitter et Facebook en utilisant le hashtag #HappyBirthdayAssange. Ces messages de soutien, publiés jusqu'au 3 juillet, seront compilés et imprimés pour être livrés à Assange à la prison de Belmarsh. «Que ce soit le dernier anniversaire qu'il passe à Belmarsh ou dans n'importe quelle prison. Rejoignez-nous pour montrer qu'il est temps de réparer ce tort juridique et moral. Rejoignez notre appel pour libérer Assange !», a écrit Rebecca Vincent, directrice des campagnes internationales de RSF.
Des parlementaires britanniques protesteront devant la prison de Belmarsh
Le 29 juin, des membres du Parlement britannique dont les noms ne sont pas encore révélés protesteront devant la prison de Belmarsh contre le refus persistant d'autoriser une réunion entre Julian Assange et un groupe multipartite de parlementaires britanniques. Plusieurs autres événements seront organisés à Londres, en présence de Stella Moris, la compagne d'Assange, et dans d'autres pays.
Dans une interview à Reuters le 25 juin, Stella Moris a exhorté le président Joe Biden à abandonner les charges contre Julian Assange s'il veut que les Etats-Unis redeviennent le phare d'une presse libre et rompent avec l'héritage de Donald Trump.
Stella Moris, qui a rendu visite à son compagnon le 19 juin en compagnie de leurs deux enfants Gabriel (quatre ans) et Max (deux ans), juge sa détention «intolérable et grotesque». Julian Assange est détenu dans une prison de haute sécurité en attendant l'examen de l'appel formé contre le refus de son extradition vers les Etats-Unis. Après sa visite, Stella Moris a confié à l'agence de presse PA que Julian Assange, «était heureux de voir les enfants, mais il souffre. C'est un endroit sombre et horrible».
Le journaliste a été incarcéré par la police britannique en avril 2019 après avoir passé sept ans reclus dans l'ambassade d'Equateur à Londres, sous surveillance permanente. Soutenu par de nombreuses organisations de défense de la liberté de la presse, il risque aux Etats-Unis 175 ans de prison pour avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, révélant des crimes de guerre et crimes contre l'humanité, notamment en Irak et en Afghanistan. Les Etats-Unis, qui veulent le juger pour espionnage, lui reprochent d'avoir mis en danger des sources des services américains, accusation qu'il rejette formellement, soutenu dans sa contestation par les journalistes de grands médias internationaux qui ont contribué aux révélations de Wikileaks.
Meriem Laribi