Anatoli Antonov, l'ambassadeur russe à Washington rappelé en mars pour consultations, est revenu le 20 juin aux Etats-Unis pour reprendre son poste, à la suite du sommet entre Joe Biden et Vladimir Poutine le 16 juin à Genève. Il a fait savoir, cité par l'agence RIA Novosti, qu'il s'attendait désormais à un travail constructif avec les Américains après la rencontre entre les deux présidents.
Son homologue américain à Moscou John Sullivan a de son côté annoncé qu'il serait «bientôt» de retour à Moscou, évoquant «la stabilité stratégique, les droits de l'homme, une relation stable et prévisible avec la Russie» comme axes de travail. Interrogé par l'agence TASS, la Maison Blanche n'était pas encore en mesure de dire à quelle date le diplomate américain retournerait à Moscou.
Les Etats-Unis annoncent néanmoins de nouvelles sanctions
Le retour à leur poste des ambassadeurs russe et américain avait été annoncé par le président russe Vladimir Poutine à l'issue de sa rencontre avec le président américain Joe Biden à Genève. Après l'entrée en fonction de ce dernier en janvier 2021, les relations diplomatiques entre Moscou et Washington s'étaient rapidement dégradées à la suite de diverses accusations émanant du président américain. En mars, la Russie avait décider de rappeler Anatoli Antonov après que Biden a comparé Poutine à un «tueur».
Malgré ce retour des diplomates, les relations sont loin d'être apaisées entre les deux nations, en témoignent les déclarations le 20 juin de Jake Sullivan, le conseiller de Joe Biden. Ce dernier a expliqué sur CNN que les Etats-Unis «préparent» de nouvelles sanctions contre la Russie, accusée par les Etats-Unis d'avoir empoisonné l'opposant russe Alexeï Navalny, ce que Moscou conteste. Il a ajouté que Washington continuera d'imposer des sanctions contre les entreprises russes participant au chantier du gazoduc Nord Stream 2. La porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki a précisé dans la foulée au New York Times que le sommet du 16 juin entre Biden et Poutine n'avait «rien changé» en termes de volonté de sanctions de la part des Etats-Unis.
Il n'est pas possible de stabiliser les relations entre deux pays avec des sanctions
Une annonce qui a fait réagir Anatoli Antonov dès son arrivée à New York, pris de court par ce nouveau changement de ton américain : «J'ai entendu parler de ces sanctions quand j'étais dans les airs. Je viens juste de descendre de l'avion mais je peux vous dire que ce n'est pas le signal que nous avions tous reçu après le sommet», a-t-il affirmé depuis l'aéroport auprès de la télévision russe. «Il n'est pas possible de stabiliser les relations entre deux pays avec des sanctions, ni de restaurer une coopération», a-t-il ajouté.
De son côté, Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a ironisé le 21 juin sur sa chaîne Telegram, demandant «depuis combien de temps les Etats-Unis ont-ils commencé à respecter les lois ?» La veille, toujours sur la messagerie sécurisée, elle a réagi à l'annonce de nouvelles sanctions en assurant que la Russie «a toujours répondu aux actions illégales des Etats-Unis». «En liant à Navalny le projet économique [de Nord Stream 2], dont les participants sont des opérateurs privés et des Etats indépendants, les idéologues américains se sont dévoilés : ils ont besoin de tout le tapage autour de ce prétendu empoisonnement pour résoudre leurs problèmes de non-compétitivité», a-t-elle ajouté.