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Poutine évoque les accusations de cyberattaques, Black Lives Matter et Donald Trump

Outre les cyberattaques, Black Lives Matter et Donald Trump… Vladimir Poutine a aussi évoqué la possibilité d'un échange de prisonniers avec les Etats-Unis, au cours d'un entretien avec NBC, à l'avant-veille de sa rencontre avec Joe Biden.

Le président russe Vladimir Poutine a qualifié de «grotesque» l'accusation selon laquelle des pirates informatiques russes en lien avec le gouvernement pouvaient être à l'origine de cyberattaques aux Etats-Unis, dans une interview sur NBC diffusée ce 14 juin, deux jours avant une rencontre à Genève avec son homologue américain Joe Biden.

Je suis surpris que nous n'ayons pas encore été accusés d'avoir provoqué le mouvement Black Lives Matter

«Nous avons été accusés de toute sorte de choses : l'ingérence dans des élections, les cyberattaques», a déclaré Vladimir Poutine, soulignant que «pas une seule fois, ils n'ont pris la peine de produire la moindre preuve, seulement des accusations infondées». «Je suis surpris que nous n'ayons pas encore été accusés d'avoir provoqué le mouvement Black Lives Matter», a-t-il ironisé.

Au sujet de l'émergence du mouvement antiraciste aux Etats-Unis, le président russe a ainsi déclaré : «Nous avons toujours regardé avec compréhension le combat des Afro-Américains pour leurs droits», a-t-il développé, avant d'ajouter qu'il n'approuvait cependant aucun comportement «extrême» de la part du mouvement.

Vladimir Poutine ouvert à un échange de prisonniers entre Moscou et Washington 

Vladimir Poutine s'est par ailleurs dit ouvert à la possibilité d'un échange entre deux Américains emprisonnés en Russie Paul Whelan et Trevor Reed, et des Russes détenus aux Etats-Unis. Ancien sous-officier du corps des Marines, Paul Whelan travaillait dans les services de sécurité d'un groupe américain de pièces détachées pour l'automobile quand il a été arrêté à Moscou en décembre 2018, puis condamné en juin 2020 à 16 ans de prison pour espionnage. Trevor Reed a été condamné en juillet 2019 à neuf ans de prison pour avoir agressé en état d'ivresse deux policiers russes.

Vladimir Poutine a également évoqué l'opposant Alexei Navalny, qui purge une peine de deux ans et demi de prison ferme dans une colonie pénitentiaire pour détournements dans la filiale russe du groupe français Yves Rocher. «Il ne sera pas traité plus mal que n'importe qui d'autre», a assuré le chef de l'Etat russe. «Nous n'avons pas ce genre d'habitude, d'assassiner qui que ce soit», a répondu Poutine lorsque que le journaliste lui a demandé s'il avait commandité la tentative de meurtre dont l'accuse Navalny.

Trump, «un individu talentueux»

Enfin, Vladimir Poutine a été interrogé sur sa relation personnelle avec Joe Biden. Le journaliste a rappelé que le président américain avait raconté en 2014 au New Yorker qu'au cours d'une visite au Kremlin en 2011, alors qu'il était vice-président de Barack Obama, il avait dit à Poutine, Premier ministre à l'époque : «Je vous regarde dans les yeux et je ne pense pas que vous ayez une âme.» «Je ne me souviens pas de cette partie-là de nos conversations», a répondu Poutine sur NBC.

Au sujet du prédécesseur de Biden, le républicain Donald Trump, le président russe a vanté «un individu extraordinaire, un individu talentueux, sinon il ne serait pas devenu président des Etats-Unis».