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Rencontre entre Poutine et Biden : la Russie déclare ne pas attendre de «percée» diplomatique

En amont du sommet du 16 juin, qui réunira pour la première fois Vladimir Poutine et Joe Biden, Sergueï Lavrov a fait savoir qu'il n'avait «pas d'illusions» sur de potentielles «décisions historiques amenant des changements fondamentaux».

Le 1er juin, la Russie a estimé par la voix de son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ne pas attendre de «percée» diplomatique américano-russe lors du sommet du 16 juin qui réunira pour la première fois les présidents Joe Biden et Vladimir Poutine.

«Nous ne nous faisons pas d'illusions et nous n'essayons pas de donner l'impression qu'il y aura une percée, des décisions historiques amenant des changements fondamentaux», a déclaré Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse en ligne. «Mais le fait même qu'il y aura une conversation entre les dirigeants des deux principales puissances nucléaires est important, et il faut l'encourager de toutes les manières possibles», a-t-il encore dit à la presse, après une rencontre en visioconférence avec ses collègues des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).

Vladimir Poutine et Joe Biden se verront pour la première fois à Genève le 16 juin, dans la foulée de la venue en Europe du président américain pour les sommets annuels de l'OTAN et du G7.

Sanctions contre sanctions 

Les relations entre les Etats-Unis et la Russie sont marquées par des tensions croissantes. Washington a sanctionné Moscou à plusieurs reprises, l'accusant d'ingérence dans les élections américaines, de piratages informatiques, de déplacement de troupes près de sa frontière avec l'Ukraine ou encore de répression visant l'opposant Alexeï Navalny.

La Russie a répondu par de nombreuses contre-sanctions et les deux puissances n'ont plus depuis plusieurs semaines d'ambassadeurs dans leurs capitales respectives. Moscou accuse également l'OTAN de s'activer militairement aux frontières russes avec des déploiements de troupes et des exercices, des affirmations réitérés le 1er juin par Sergueï Lavrov. Selon lui, Moscou réclame depuis plusieurs années de «s'entendre sur de mesures de désescalade» mais l'Alliance atlantique «ne favorise pas des discussions normales».

Néanmoins, les rencontres préparatoires du sommet de Genève ont été jugées «constructives» des deux côtés, notamment le premier face à face en mai en Islande entre Sergueï Lavrov et son homologue américain, Antony Blinken.

Cela n'a cependant pas mis fin aux échanges peu cordiaux entre les deux pays. Joe Biden a ainsi promis le 30 mai qu'il dirait à Vladimir Poutine que les Etats-Unis ne «rester[aient] pas les bras croisés» pendant que la Russie «viole», selon lui, les droits de l'homme. Le chef de la diplomatie russe a répliqué en assurant que Moscou était prêt à discuter des «problèmes qui existent aux Etats-Unis» comme les «poursuites visant les personnes accusées des émeutes du 6 janvier», lors que des manifestants pro-Trump s'étaient introduits dans le Capitole. «Il se passe beaucoup de choses vraiment intéressantes, y compris du point de vue des droits de l'homme, du point de vue des droits de l'opposition, du point de vue de la protection de l'opposition», avait jugé Sergueï Lavrov.