«Levez le poing !» : à Washington, des manifestants BLM encerclent une femme attablée en terrasse
Entre autres scènes illustrant les tensions engendrées par la récente affaire Jacob Blake, une vidéo devenue virale montre des manifestants Black Lives Matter exhorter une citoyenne attablée en terrasse à exprimer son soutien pour leur cause.
Comme en témoignent nombre d'images récemment partagées sur les réseaux sociaux, plusieurs grandes villes américaines ont vu émerger des rassemblements de protestation après l'affaire Jacob Blake, un Afro-Américain touché le 23 août par plusieurs coups de feu tirés par un policier, alors qu'il tentait de rentrer dans son véhicule. De fait, filmée par un vidéaste à Kenosha (Wisconsin), une vidéo est à l'origine d'un nouveau vent de colère, trois mois après la mort de George Floyd.
Le silence des Blancs est une violence [...] Levez le poing !
Parmi les multiples scènes observées aux Etats-Unis, des médias américains dont le New York post, ont relevé le 25 août une séquence filmée à Washington, dans laquelle des manifestants Black Lives Matters encerclent une femme blanche attablée en terrasse. Le groupe harcèle alors cette dernière pour qu'elle lève le poing en signe d'engagement face aux violences policières. «Le silence des blancs est une violence [...] Levez le poing !», crie notamment la foule, composée majoritairement d'individus blancs.
«Une scène qui s'est déroulée plusieurs fois lundi, lors d'une manifestation de Black Lives Matter qui a commencé à Columbia Heights», rapporte le journaliste Fredrick Kunkle, auteur de la vidéo.
1) In a scene that played out several times Monday, a Black Lives Matter protest that began in Columbia Heights confronted White diners outside D.C. restaurants, chanting “White silence is violence!” and demanding White diners show their solidarity. #DCProtestspic.twitter.com/fJbPM76vb0
— Fredrick Kunkle WaPo (@KunkleFredrick) August 25, 2020
«Je me suis sentie attaquée», a plus tard confiée la citoyenne attablée, comme l'explique le journaliste dans sa série de tweets à ce sujet. «Elle a perçu comme anormal l'idée d'être forcée de montrer son soutien», raconte-t-il encore, citant son interlocutrice : «Sur le moment, ça ne me semblait pas bien [...] Je n'avais pas vraiment peur. Je ne pensais pas qu'ils me feraient quoi que ce soit [...] Je suis vraiment avec eux. Je marche avec eux depuis des semaines, des semaines et des semaines».
Une épisode qui ravive les tensions outre-Atlantique
Pour l'heure, la police n'a pas expliqué pourquoi le policier a tiré à sept reprises dans le dos de cet Afro-américain de 29 ans, père de trois enfants. Les policiers impliqués dans la fusillade ont été placés en congé administratif.
Le gouverneur démocrate de l'Etat du Wisconsin Tony Evers a annoncé le 24 août la convocation d'une session extraordinaire du parlement local, la semaine prochaine, afin d'adopter une série de mesures sur «la responsabilité et la transparence» des forces de police, a fait savoir l'AFP.
En outre, au cours d'une conférence de presse tenue avant la troisième nuit de violence à Kenosha, les parents de Jacob Blake ont exprimé leur détresse à propos de leur fils, et ont déploré les nuits de pillage, les actes de vandalisme et incendies ayant émaillé les manifestations qui ont suivi. Sa mère a en effet déclaré qu'elle était déçue par les dégâts causés dans la ville, précisant selon ses propres mots : «Cela ne reflète ni mon fils ni ma famille».