Accusations de refoulements de migrants en mer Egée : le patron de Frontex n'entend pas démissionner

- Avec AFP

Accusations de refoulements de migrants en mer Egée : le patron de Frontex n'entend pas démissionner© Janek SKARZYNSKI Source: AFP
Fabrice Leggeri lors d'une conférence de presse à Varsovie, le 21 mars 2017.
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Fabrice Leggeri, chef de l’agence européenne de protection des frontières (Frontex), fait l'objet d'accusations venant d'ONG, d'eurodéputés et de la Commission. Le conseil d'administration de Frontex n'entend cependant pas le pousser vers la sortie.

La démission de Fabrice Leggeri, directeur exécutif de l’agence européenne de protection des frontières Frontex, a été réclamée par plusieurs députés européens. Le rapport d'un groupe de travail constitué sur insistance de la Commission européenne a été examiné hier et aujourd'hui 21 janvier, lors d’une réunion du conseil d’administration de Frontex. Fabrice Leggeri a annoncé par la voix de son porte-parole vouloir rester à son poste.

La polémique autour du haut fonctionnaire français est apparue après que l'agence a été pointée du doigt en octobre dans une enquête de plusieurs médias – dont le magazine allemand Der Spiegel – sur des refoulement de bateaux de demandeurs d'asile traversant la mer Egée entre la Turquie et la Grèce.

De telles actions empêchent les demandeurs d'asile de demander le statut de réfugié et, si elles sont pratiquées sans discernement contre un groupe de migrants, elles peuvent constituer un «pushback», un «refoulement» illégal – ce qui violerait la législation européenne relative aux droits de l'Homme et la Convention de Genève de 1951. Athènes a cependant toujours rejeté les accusations de refoulements illégaux de migrants à ses frontières régulièrement lancées par les ONG.

L'Office européen de lutte antifraude (Olaf) a ouvert récemment une enquête contre Frontex liée à ces accusations mais aussi à des soupçons de faute et de harcèlement au sein de Frontex, a indiqué une source européenne à l'AFP. Selon certaines informations, des responsables de l'Olaf auraient déjà fouillé en décembre 2020 le siège de Frontex, situé à Varsovie.

Haro de la Commission et de certains eurodéputés sur Fabrice Leggeri

Le 18 janvier, la commissaire européenne aux Affaires intérieures et à la migration Ylva Johansson, s'est exprimée en ces termes, après avoir a été interrogée sur un éventuel départ de Fabrice Leggeri : «Je ne fais pas de commentaire là-dessus. Des procédures ont été lancées, elles ne sont pas terminées. Mais je pense qu’elles doivent l’être.»

Selon Le Monde, la chef de la Direction générale de la migration et des affaires intérieures de la Commission européenne, Monique Pariat, a envoyé une lettre au siège de Frontex reprochant à Fabrice Leggeri des «hésitations incompréhensibles» à suivre les instructions ainsi qu'un mensonge au sujet du recrutement d'une quarantaine de personnes qui, en théorie, auraient dû être à pied d’œuvre dès décembre 2020 pour veiller au respect des droits des migrants et demandeurs d’asile.

Au sein du Parlement européen, plusieurs groupes politiques ont transmis une longue liste de questions à Fabrice Leggeri après qu’il a été auditionné par l'assemblée le 1er décembre 2020. Des députés du groupe S&D (socialiste) ont même exigé sa démission comme le rappelle également Le Monde.

Alors que le conseil d'administration de Frontex s'est réuni les 20 et 21 janvier pour étudier un rapport portant sur les faits incriminés, le conseil – qui représente les autorités frontalières des Etats membres – n'a selon l'AFP «soulevé aucune objection contre sa direction». Un porte-parole de Frontex a déclaré que «Monsieur Leggeri n'a pas l'intention de démissionner et reste déterminé à diriger l'agence en ces temps difficiles».

Créée en 2004 pour aider les Etats membres de l'Union européenne et les pays associés à l'espace Schengen à protéger les frontières extérieures de l'UE, Frontex a vu son budget exploser de 1,3 milliard d'euros pour la période 2019-2020 à 5,6 milliards d’euros pour la période 2021-2027. Frontex prévoit de disposer d'un effectif permanent de 10 000 gardes-frontières et garde-côtes à l'horizon 2027, qui porteront prochainement leur propre uniforme.

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