Selon l'outil de vérification en ligne Down for everyone or just me, le réseau social Parler est hors ligne depuis minuit le 11 janvier 2021. La nouvelle n'est pas une surprise, Amazon ayant annoncé son intention de couper l'accès du réseau social à ses serveurs, invoquant l'incapacité de ce dernier à modérer ses contenus, notamment les «appels à la violence», suite à l'intrusion au Capitole le 6 janvier. «Récemment, nous avons constaté une augmentation constante des contenus violents sur votre site Web, qui enfreignent toutes nos conditions», avait fait savoir dans une lettre à Parler obtenue par NBC News la plateforme d'hébergement sur le cloud d'Amazon, Amazon web services.
Une volonté de «tuer toute compétition», selon le président de Parler
Le président de Parler John Matze a confié ce 11 janvier à Buzzfeed que le réseau social serait vraisemblablement hors ligne «plus longtemps que prévu». La veille, dans un communiqué publié sur son réseau social (donc désormais inaccessible), John Matze expliquait que Parler devrait être hors ligne une semaine, le temps de «reconstruire à partir de zéro». «Nous ferons de notre mieux pour passer à un nouveau fournisseur dès maintenant, car beaucoup sont en concurrence pour notre entreprise, mais Amazon, Google et Apple ont délibérément agi dans le cadre d'un effort coordonné en sachant que nos options seraient limitées et en sachant que cela infligerait le plus de dommages, juste après que le président Trump a été banni des réseaux sociaux [des Big tech]», soulignait-il.
Selon John Matze, il s'agit d'une attaque coordonnée des mastodontes de l'internet pour «tuer toute compétition». «Vous pouvez vous attendre à ce que la guerre contre la concurrence et la liberté d’expression se poursuive, mais il faudra compter avec nous», avait-il affirmé.
Le 8 janvier, Google a suspendu Parler de son magasin d'applications. Apple a fait de même de lendemain après avoir donné 24 heures au réseau social pour mettre en place des mesures visant à «empêcher la diffusion de messages incitant à la violence».
Parler était devenu un refuge de certains internautes conservateurs américains qui dénoncent une censure grandissante à leur égard sur les réseaux sociaux des Big tech, tels Twitter et Facebook. Le phénomène a connu une accélération majeure ces derniers jours, plusieurs plateformes ayant récemment banni le président américain lui même ainsi que certains de ses proches, comme l'avocate Sydney Powell ou l'ancien conseiller à la sécurité nationale, le général Michael Flynn.