Wikileaks : ces câbles qui révèlent l'action des Etats-Unis contre la Syrie depuis 2006
Sur les 251 287 câbles révélés par Wikileaks, seuls certains, souvent anecdotiques, ont été médiatisés à leur sortie. Les auteurs d'un livre récent sur ce sujet démontrent que les Etats-Unis travaillent depuis 9 ans à la déstabilisation de la Syrie.
L'équipe du site internet Truthout, aidée par des analystes tels que Robert Naiman, Gareth Porter et Phyllis Bennis, a travaillé sur l'énorme base documentaire que constituent les câbles diplomatiques diffusés par Julian Assange. Elle en a tiré un livre intitulé Wikileaks : Le monde selon l'empire américain. La stratégie américaine contre la Syrie de Bachar el-Assad, détaillée dans le chapitre 10 en accès libre, peut se résumer en 6 points :
- Encourager les rumeurs et l'impression qu'un complot se fomente contre le pouvoir syrien afin d'encourager des réactions violentes du régime de Bachar el-Assad, en organisant la rencontre d'opposants politiques avec l'Arabie saoudite et l'Egypte.
- Mettre en avant l'opposition kurde, encline à protester violemment et bien organisée, ainsi qu'appuyer sur la répression dont elle est l'objet afin de déstabiliser le régime syrien.
- Reconnaître que le gouvernement syrien se bat contre le terrorisme sur son territoire, afin de démontrer qu'il est faible et exposé à une situation hors de contrôle.
New title in today: The Wikileaks Files, published by @VersoBookspic.twitter.com/RpmpSFWn5o
— John Smiths Sussex (@JohnSmithsBooks) 7 Octobre 2015
- Avec l'aide de l'Egypte et de l'Arabie saoudite, jouer sur les peurs entre sunnites et chiites en faisant croire à l'existence d'un prosélytisme très actif de la part des Iraniens, notamment en direction des classes populaires sunnites.
- Au vu des efforts du régime syrien pour relancer l'économie, présenter la situation comme instable afin de dissuader les expatriés syriens, ainsi que les pays du Golfe d'investir dans le pays. La mauvaise situation économique remettrait alors en cause sa légitimité.
- Financer les groupes d'oppositions syriens par le biais d'ONG, mais discrètement, afin que le gouvernement ne puisse pas les discréditer en disant qu'ils sont des agents des américains. Les Syriens ont en effet accusé les Etats-Unis de vouloir déstabiliser le régime, ce que les Etats-Unis ont démenti, accusant Damas de ne pas vouloir dialoguer.