Pékin appelle au dialogue avec l'OTAN... qui voit la Chine comme «le pire ennemi après la Russie»
La Chine a expliqué être prête à engager un dialogue avec l'OTAN. De son côté, l'organisation militaire voit Pékin comme l'ennemi public numéro 2 : cette hostilité est en partie liée aux enjeux de l'exploitation de matières premières sur le globe.
Comme le rapporte Reuters, Pékin a fait savoir le 1er décembre 2020 sa volonté d'établir un dialogue avec l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN). Lors d'un point presse effectué le jour-même, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a ainsi dit espérer que l'OTAN adopte la bonne attitude envers son pays. Elle a également ajouté que la Chine était disposée à mener un dialogue et une coopération avec l'OTAN sur la base du respect mutuel et de l'égalité.
Pékin, «le deuxième pire ennemi de l'Alliance après la Russie»
Toutefois, la déclaration de Hua Chunying intervient dans la foulée de la publication par l'OTAN d'un rapport, destiné à consolider l'organisation militaire atlantiste, selon lequel la Chine va devenir dans la prochaine décennie «le deuxième pire ennemi de l'Alliance après la Russie», ainsi que l'explique l'agence TASS. Les auteurs du document, baptisé «OTAN 2030, unis pour une nouvelle ère», y affirment que le bloc atlantiste doit être réformé de toute urgence.
«L'Alliance doit se concentrer, outre la réponse aux menaces traditionnelles [dissuasion de la Russie et interventions humanitaires], sur les défis en provenance de Chine. Le rapport recommande d'établir des structures spéciales, qui doivent garantir la domination technique de l'OTAN sur la Chine [...] Les auteurs recommandent également d'inclure la Chine et les mesures pour la contrer dans une nouvelle édition du concept stratégique de l'OTAN», a ainsi fait savoir une source proche du dossier, citée par l'agence de presse russe.
Empêcher la Chine d'établir un contrôle sur les principales sources de matières premières
Comme l'explique encore TASS, le rapport évoque la nécessité d'«empêcher la Chine d'établir un contrôle sur les principales sources de matières premières, y compris celles de nouvelle génération, dans les pays tiers, en particulier en Afrique». Entre autres éléments chimiques convoités, le lithium est par exemple considéré comme l'une de ces «ressources du futur», du fait de son utilisation pour la production de batteries rechargeables, nécessaires à certaines sources d'énergie alternatives, dans le cadre de la transition écologique promue dans de nombreux pays.
Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a fait savoir que la version finale du rapport serait présentée au prochain sommet de l'organisation militaire, en 2021 à Bruxelles. Il a déclaré, toujours selon TASS, que la Chine était un nouveau défi pour le bloc atlantiste, car «elle investit fortement dans le développement de nouvelles armes, ne partage pas les valeurs de l'OTAN et empiète sur l'organisation, de l'Arctique à l'Afrique».