Brésil, Russie, Chine... Ces pays qui attendent les résultats officiels de la présidentielle US
- Avec AFP
Si de nombreux chefs d'Etat et gouvernements ont promptement salué la victoire annoncée par la presse américaine de Joe Biden à la présidentielle, le Mexique, le Brésil, la Chine ou encore la Russie ont déclaré attendre les résultats officiels.
La victoire pas encore officielle – bien qu'annoncée le 7 novembre par de nombreux médias et agences de presse outre-Atlantique – à la présidentielle américaine du candidat démocrate Joe Biden a été saluée par un certain nombre de chefs d'Etat et de gouvernement à travers le monde. Cependant, d'autres pays tels le Mexique, le Brésil, la Chine ou la Russie attendent les résultats officiels de l'élection présidentielle américaine avant de féliciter le vainqueur.
Le Mexique attend que la victoire d'un candidat soit «validée par l'autorité compétente»
Le président du Mexique Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO) a ainsi déclaré le 9 novembre qu'il attendait toujours le résultat officiel de l'élection aux Etats-Unis avant de féliciter le vainqueur.
«Le fait que nous attendions ne signifie pas que nous pensons qu'il y a eu une fraude», a-t-il fait savoir lors de sa conférence matinale quotidienne. Il a ensuite précisé que la victoire annoncée du démocrate Joe Biden devait «être validée par l'autorité compétente ou les juges aux Etats-Unis».
Nous voulons agir avec prudence. Attendons que les autorités se prononcent, puis nous ferons une déclaration
«Nous n'interviendrons pas tant que les Américains n'auront pas réglé leurs affaires», a-t-il ajouté AMLO, avant d'insister : «Nous voulons agir avec prudence. Attendons que les autorités se prononcent, puis nous ferons une déclaration.» «En aucun cas, que ce soit avec Joe Biden ou avec Donald Trump, il n'y aura de mauvaises relations entre le Mexique et les Etats-Unis», a-t-il également fait valoir.
Brasilia «attend la fin de cet imbroglio» pour féliciter le nouveau président américain
De son côté, le vice-président brésilien Hamilton Mourao a déclaré le même jour que Jair Bolsonaro, proche allié de Donald Trump, félicitera «en temps voulu» le candidat «qui aura été élu» président des Etats-Unis, sans mentionner le nom de Joe Biden. «Je crois que le président [Jair Bolsonaro] attend la fin de cet imbroglio, de la discussion sur des votes frauduleux [...] avant de se prononcer», a expliqué Hamilton Mourao. Et de poursuivre : «Il est évident qu'en temps voulu, il félicitera celui qui sera élu.»
Je pense que cette semaine les questions en suspens vont être réglées
«Je pense que cette semaine les questions en suspens vont être réglées, que la situation redeviendra normale ; nous nous préparons à la nouvelle relation qui devra être établie [avec Washington]», a ajouté le vice-président brésilien.
Pour Pékin, «le résultat de l'élection sera déterminé par les lois et les procédures en vigueur aux Etats-Unis»
La Chine avait, elle, expliqué le 9 novembre que le résultat final du scrutin n'était pas encore connu. «Nous avons pris note que Joe Biden a déclaré être le vainqueur de l'élection», a déclaré devant la presse un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin. Avant d'ajouter : «A notre connaissance, le résultat de l'élection sera déterminé par les lois et les procédures en vigueur aux Etats-Unis.»
Lors de l'élection de Donald Trump en novembre 2016, le président chinois Xi Jinping avait adressé ses félicitations dès le lendemain du scrutin. Si la défaite du président sortant serait de nature à soulager la Chine – qui a fait les frais d'une guerre commerciale déclenchée par Washington en 2018 – certains experts estiment que Pékin pourrait redouter de voir Joe Biden lui mettre davantage de pression en matière de droits de l'Homme.
Interrogé sur ce point, le porte-parole chinois a averti que son pays resterait déterminé à défendre «sa souveraineté, sa sécurité et son développement». «Nous espérons que la prochaine administration américaine fera preuve d'une volonté de conciliation», a fait savoir Wang Wenbin.
Moscou estime «correct d'attendre les résultats officiels des élections»
Le Kremlin a indiqué le 9 novembre que le président russe Vladimir Poutine attendait l'annonce du résultat officiel de la présidentielle américaine pour féliciter le vainqueur.
«Nous estimons qu'il est correct d'attendre les résultats officiels des élections qui ont eu lieu. Je tiens à rappeler que le président Poutine a plusieurs fois dit qu'il respecterait le choix du peuple américain quel qu'il soit», a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Prié d'expliquer pourquoi le président russe Vladimir Poutine avait félicité Donald Trump un peu plus d'une heure après la diffusion des projections des médias américains lui accordant la victoire en 2016, mais s'abstenait de féliciter Joe Biden jusqu'à présent, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a argumenté qu'une contestation en justice des résultats du scrutin avait été annoncée. Selon Dmitri Peskov, «à l'époque, il n'y avait pas de contestation en justice» du résultat, raison de cette différence de traitement : Vladimir Poutine attend donc l'annonce officielle pour féliciter le vainqueur.
Vers une bataille juridique de grande ampleur ?
L'élection américaine se dirige-t-elle vers une bataille juridique de grande ampleur ? Le procureur général des Etats-Unis, Bill Barr, a en effet donné son feu vert le 9 novembre pour l'ouverture d'enquêtes sur d'éventuelles irrégularités lors de la présidentielle du 3 novembre, dont Donald Trump assure qu'elle a été entachée de fraudes.
Bill Barr a écrit dans son courrier aux procureurs fédéraux du pays : «Je vous autorise à enquêter sur des allégations substantielles d'irrégularités concernant les votes ou le comptage de bulletins avant la certification des élections dans vos juridictions, dans certains cas.»
Affirmant qu'il existait «beaucoup de preuves» de fraude électorale, le camp Trump a déposé le 8 novembre plusieurs recours concernant notamment des cas de vote par correspondance considérés comme frauduleux, qui pourraient aboutir à un recompte des voix, potentiellement défavorable au camp démocrate.
Bien que les médias américains aient déclaré Joe Biden vainqueur, le président américain avait annoncé le 5 novembre son intention de contester les résultats dans tous les Etats récemment revendiqués par son adversaire démocrate.