Covid-19 : le directeur de l'OMS met en garde les pays riches contre un «nationalisme vaccinal»
- Avec AFP
Le directeur de l’Organisation mondiale de la santé a mis en garde les pays développés contre la tentation d'un «nationalisme vaccinal». Si les pays riches ne coopèrent pas avec les plus pauvres, cela «prolongera la pandémie», a-t-il estimé.
Le directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé le 25 octobre à la solidarité mondiale dans la distribution de tout futur vaccin contre le coronavirus, sur fond d'augmentation du nombre de cas à travers la planète. Dans un discours vidéo à l'ouverture d'un Sommet mondial de la santé de trois jours à Berlin, Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré que le seul moyen de surmonter la pandémie était de le faire ensemble et de s'assurer que les pays plus pauvres aient un accès équitable à un vaccin.
"Let me be clear: vaccine nationalism will prolong the #COVID19 pandemic, not shorten it. The only way to recover faster, be it lives or livelihoods, is to recover together"-@DrTedros#WHS2020
— World Health Organization (WHO) (@WHO) October 25, 2020
«Il est naturel que les pays veuillent d'abord protéger leurs citoyens, mais si et quand nous disposerons d'un vaccin efficace, nous devrons également l'utiliser efficacement. Et la meilleure façon d'y parvenir est de vacciner certaines personnes dans tous les pays plutôt que toutes les personnes en certains pays», a-t-il déclaré. «Permettez-moi d'être clair : le nationalisme vaccinal prolongera la pandémie, ne la raccourcira pas», a-t-il ajouté.
D'importantes commandes passées par les pays du nord
Des scientifiques du monde entier travaillent à mettre au point un vaccin contre Covid-19, qui a tué plus de 1,1 million de personnes. Des dizaines de vaccins sont actuellement testés dans des essais cliniques, dont dix sont au stade le plus avancé de phase 3, impliquant des dizaines de milliers de volontaires.
Le président russe Vladimir Poutine a par exemple annoncé mi-octobre qu'un deuxième vaccin avait été enregistré par les autorités du pays. Ce vaccin, l'Epivak-Corona, va désormais passer par la phase finale des essais qui impliquera 40 000 volontaires.
L'Union européenne, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Japon et un grand nombre d'autres pays ont déjà passé d'importantes commandes aux entreprises qui créent les vaccins les plus prometteurs.
Cependant les inquiétudes grandissent quant au fait que les pays les moins riches pourraient être négligés. L'OMS a lancé un programme international, baptisé Covax, pour aider à assurer un accès équitable aux futurs vaccins mais elle a eu du mal à réunir les fonds nécessaires.