L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont accusés mutuellement d'avoir violé un nouveau cessez-le-feu destiné à mettre fin aux hostilités pour le contrôle de la région du Haut-Karabagh, qui aurait dû entrer en vigueur le 26 octobre 2020.
Cette trêve a été négociée à Washington par les deux pays et devait commencer à 8h heures locales.
Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a accusé les forces arméniennes d'avoir bombardé la ville de Tartar et des villages avoisinants, ainsi que des positions des forces de Bakou, tout en assurant pour sa part «respecter strictement» l'accord.
«Cela démontre une fois de plus que l'Arménie ne soutient qu'en paroles le principe d'une trêve humanitaire. En fait, se cachant derrière la trêve, elle tente de regrouper [ses forces] et d'essayer de prendre de nouvelles positions», a affirmé Khikmet Gadjiev, conseiller du président azerbaïdjanais Ilham Aliev.
Le ministère de la Défense du Haut-Karabagh a dénoncé pour sa part des tirs d'artillerie ennemis sur ses positions en diverses parties du front, tout en disant que les forces sous son contrôle se conformaient strictement aux accords conclus et que les accusations de Bakou n'avaient «rien à voir avec la réalité»
Les deux camps ont chacun dénoncé une «violation grossière» de la trêve par la partie adverse.
Un nouveau cessez-le-feu déjà mis à mal
L'Arménie et l'Azerbaïdjan s'étaient de nouveau engagés à respecter à partir du 26 octobre un «cessez-le-feu humanitaire» dans le conflit au Haut-Karabagh. Les deux parties avaient annoncé cette trêve dans une déclaration conjointe avec les Etats-Unis, après des négociations à Washington.
Le vice-secrétaire d'Etat américain Stephen Biegun a rencontré le 24 octobre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, et la veille, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo avait reçu ses homologues azerbaïdjanais Djeyhoun Baïramov puis arménien Zohrab Mnatsakanian, mais sans rencontre à trois.
Les deux pays s'accusent mutuellement d'avoir visé la population civile depuis le début des hostilités, le 27 septembre, dans cette région montagneuse de l'Azerbaïdjan contrôlée par des populations majoritairement arméniennes et soutenues par Erevan.
Ce n'est pas la première fois qu'ils s'engagent en faveur d'une trêve. La déclaration conjointe souligne d'ailleurs que les deux ministres «ont réaffirmé l'engagement de leurs pays à mettre en œuvre et respecter le cessez-le-feu humanitaire conclu à Moscou le 10 octobre et confirmé dans une déclaration publiée à Paris le 17 octobre». Mais la trêve n'a pas tenu jusqu'ici.
Washington fait partie, avec la France et la Russie, du groupe de Minsk formé de longue date par l'Organisation sur la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) pour être le principal médiateur dans ce conflit.