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Conflit au Haut-Karabagh : l'Arménie et l'Azerbaïdjan s'accusent mutuellement de bombardements

L'Azerbaïdjan accuse l'Arménie d'avoir envoyé un missile sur Gandja, la deuxième ville du pays. Erevan dément et affirme que des villes du Haut-Karabagh ont été la cible de tirs azéris.

Bakou affirme qu'un missile arménien a fait 13 morts et plus de 40 blessés à Gandja, la deuxième ville d’Azerbaïdjan, dans la nuit du 16 au 17 octobre 2020. Cette frappe aurait été suivie par un tir sur la ville stratégique voisine de Mingachevir. Des informations démenties par l'Arménie qui assure que ce sont les villes du Haut-Karabagh qui ont été visées par des bombardements.

Les accusations azéries ont été relayées dans la nuit sur les réseaux sociaux par Hikmet Hajiyev, un collaborateur du président Ilham Aliyev. Il a partagé des images supposées avoir été prises sur le lieu du bombardement, tout en affirmant que l’Arménie devait «cesser sa politique de terrorisme d’Etat».

De son côté, cité par l'AFP, le président azéri Ilham Aliyev a appelé à la vengeance, le 17 octobre. «La direction fasciste de l'Arménie a tiré sur nos zones peuplées […] Ce crime lâche ne brisera pas la volonté de notre peuple. Nous allons y répondre sur le champ de bataille, nous allons nous venger sur le champ de bataille», a-t-il fait valoir, promettant de «chasser comme des chiens» ses adversaires.

Une porte-parole du ministère de la défense arménien a cependant nié ces allégations sur Twitter, insistant sur le fait qu’ «aucun feu n'a été ouvert depuis le territoire de la République d’Arménie […] en direction de l’Azerbaïdjan».

Le ministère arménien des Affaires étrangères a quant à lui fait état sur le même réseau social de bombardements azéris dans la nuit du 16 au 17 octobre, indiquant que trois civils avaient été blessés à Askeran.

Plus tôt dans la soirée du 16 octobre, toujours sur la plateforme de microblogging, le ministère arménien de la Défense a déclaré que des drones azéris avaient été détectés au-dessus de l'espace aérien du pays, tout en affirmant qu'il prendrait «des mesures appropriées». 

Selon des journalistes de l'AFP présents sur place, des frappes azéries ont également visé la capitale Stepanakert. 

Malgré le cessez-le-feu signé le 10 octobre à Moscou, la situation dans la région reste très instable depuis la reprise des hostilités entre les forces du Haut-Karabagh soutenues par l’Arménie et les soldats de l'Azerbaïdjan, le 27 septembre.